Sortir de l’alcoolisme : un jeu où tout le monde gagne !

Sortir de l’alcoolisme impose - au-delà de la prise en charge médicale- de trouver des clés pour gérer son temps et ses émotions : deux composantes de la vie réelle qui peuvent devenir sources d’angoisse pour des personnes vulnérables. Avant même de pouvoir reprendre contact avec une vie active, il est nécessaire pour ces patients de repenser leur rythme de vie et de poser les repères qui leur permettront de se construire une nouvelle route. C’est là qu'intervient le jeu, véritable transition vers l'adoption de nouveaux loisirs et support à un travail sur soi pour accepter l’idée même de se divertir. Ce "jeu des loisirs" inédit a été développé au CHU de Nancy.

Sortir de l’alcoolisme impose – au-delà de la prise en charge médicale- de trouver des clés pour gérer son temps et ses émotions : deux composantes de la vie réelle qui peuvent devenir sources d’angoisse pour des personnes vulnérables. Avant même de pouvoir reprendre contact avec une vie active, il est nécessaire pour ces patients de repenser leur rythme de vie et de poser les repères qui leur permettront de se construire une nouvelle route. C’est là qu’intervient le jeu, véritable transition vers l’adoption de nouveaux loisirs et support à un travail sur soi pour accepter l’idée même de se divertir. Ce "jeu des loisirs" inédit a été développé au CHU de Nancy.
Dans le cadre de la création d’un groupe de prévention sur la rechute, Katy Flaga et Carine List, assistantes sociales au Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie et de l’Équipe Hospitalière de Liaison en Addictologie du CHU, ont imaginé en 2007 un jeu de société thérapeutique, fabriqué par un professionnel en 2011. De facture classique, il invite les joueurs, après avoir lancé un dé, à déplacer des pions sur un plateau, les conduisant de thématique en thématique, de la définition des loisirs, aux avantages des temps de loisirs en passant par les freins aux loisirs.
Proposé aux patients dans le cadre d’un suivi ambulatoire ou du programme thérapeutique au service d’Addictologie, ce jeu permet aux personnes prises en charge de partager, de confronter leurs expériences et de libérer leur parole en répondant à toute une série de questions, telles que « Se distraire, est-ce combattre l’ennui ? » ou « Le loisir est-il une histoire d’enfant ? » Une façon agréable d’envisager la vie après l’alcool et de parvenir à une réflexion collective sur le loisir.
Carine List et Katy Flaga racontent que la rédaction des règles de jeu a exigé une grande rigueur : « Les règles de jeu particulier c’est qu’elles ne doivent mettre personne en difficulté. Il est exclu que quiconque puisse se ressentir en situation d’échec par rapport à une quelconque victoire fut-elle virtuelle. » Le jeu des loisirs est un outil thérapeutique et ludique qui constitue un « plus » dans le parcours global de la prise en charge du patient, un itinéraire parfois complexe où la parole du patient peut avoir du mal à circuler dans un environnement professionnel spécialisé.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.