Sport : une clinique universitaire spécialisée au CHU de Toulouse

Alors que le sport est à l'honneur en France et plus particulièrement cet été avec la Coupe du monde de football féminin, en 2023 avec la Coupe du monde de Rugby et en 2024 pour les J.O, le CHU Toulouse inaugure sa toute nouvelle clinique universitaire du sport, ce 5 juillet. L'événement s'est déroulé en présence de la ministre de la Jeunesse et des Sports, Roxana Maracineanu.

Alors que le sport est à l’honneur en France et plus particulièrement cet été avec la Coupe du monde de football féminin, en 2023 avec la Coupe du monde de Rugby et en 2024 pour les J.O, le CHU Toulouse inaugure sa toute nouvelle clinique universitaire du sport, ce 5 juillet. L’événement s’est déroulé en présence de la ministre de la Jeunesse et des Sports, Roxana Maracineanu. 

« La clinique universitaire du sport (CUS) va jouer son rôle et permettre d’accompagner les sportifs, amateurs ou professionnels, dans leur projet de développement de leur niveau de performance, quel que soit leur âge, leur niveau, tout en préservant leur santé » déclare le professeur Pierre Mansat, chirurgien traumatologie-orthopédie, chef du Pôle Inflammation, Infection, Immunologie, Locomoteur (I3LM), et qui prendra la tête de la CUS en octobre prochain.

Installé à l’hôpital Pierre-Paul Riquet, sur le site de Purpan, ce centre d’expertise réunit sur un même lieu un service de médecine du sport et à proximité un réseau dense de spécialités médicales et chirurgicales telles que l’orthopédie-traumatologie, la rhumatologie, la neurologie, la neurochirurgie, l’imagerie médicale, la médecine interne…
Centre de test agréé par la Direction régionale de la jeunesse et des sports et de la cohésion sociale pour l’accueil de sportifs de haut-niveau, la clinique s’enrichit du savoir faire des médecins du sport Virginie Pécourneau, rhumatologue, et Fabien Pillard, physiologiste, épidémiologiste, et entraîneur sportif, experts auprès des Fédérations Françaises de Rugby, de Cyclisme, d’Athlétisme et de Motocyclisme. 
Ce maillage unique d’expertises complémentaires est placé au service des sportifs chevronnés, des amateurs et des débutants. La clinique assure aussi l’accompagnement de la reprise d’une activité physique, en particulier pour les patients porteurs de pathologies chroniques. Les consultants apprécieront les prises de rendez-vous plus rapides et un parcours de soins optimisé. 
La médecine du sport n’est pas une spécialité au sens strict du terme, mais une « surspécialisation ». 
La médecine du sport est un domaine spécifique d’expertise dédié à l’évaluation et au soin du sportif, professionnel ou amateur, ainsi qu’à l’accompagnement de la reprise d’une activité physique. « La médecine du sport s’intéresse aussi bien à la performance des sportifs qu’à la relation entre activité physique et santé, qui concerne l’ensemble des patients.» précise le Professeur Rivière, chef du service d’Exploration de la Fonction Respiratoire et de la Médecine du sport ; l’expertise toulousaine, la mise en place de la première consultation multidisciplinaire dédiée au traumatisme crânien et à la commotion du sportif a vu le jour. 

La clinique dispose d’un plateau d’explorations fonctionnelles à l’exercice le plus développé de la région Occitanie Ouest
Unique au niveau régional par la qualité de ses équipements, le plateau d’explorations fonctionnelles de la clinique permet de mener une variété de tests, dont certains dans des conditions qualifiées d’extrêmes (hypoxie par exemple). Les équipements sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Leur adaptabilité permet également aux cyclistes de pouvoir effectuer leurs tests sur leur propre matériel.
Les suspicions de commotion cérébrale sont prises en charge au niveau du plateau technique de l’hôpital Pierre Paul Riquet qui permet de réaliser un bilan neuropsychologique poussé avec imagerie cérébrale de pointe lorsque des questions de poursuite de carrière se posent.
Depuis cette année un scanner per-opératoire permet de réaliser des interventions de neurochirurgie mini-invasives dans des conditions de sécurité optimale.Les blocs opératoires de traumatologie-orthopédie, lieux où les gestes doivent être les plus précis, sont équipés de matériels de qualité d’imagerie ultra-haute définition pour les arthroscopies et depuis quelques mois d’équipement en imagerie 3D. Enfin la proximité des blocs opératoires entre eux permet aux spécialités médicales d’échanger de manière constructive et crée une émulation permanente : les idées des uns générant de nouvelles pratiques chirurgicales innovantes chez d’autres.

L’excellence en médecine du sport pour tous

La clinique accueille toute personne pratiquant une activité sportive une prise en charge globale. Les équipes tiennent compte des capacités physiques de la personne, de ses objectifs et des particularités du sport pratiqué. Cet accompagnement, ponctuel ou prolongé, passe par une évaluation physiologique des capacités de l’athlète, de ses besoins particuliers et la mise en place d’un programme adapté à ses objectifs.
Comme toute pratique sportive s’accompagne de risques qui exposent les sportifs à des accidents ou des pathologies liées à cet effort, la CUS suit également les sportifs dans des contextes pathologiques aigus (fracture, commotion, claquage, tendinite…) ou d’évolution chronique (arthrose). Les médecins du sport travaillent alors en coordination avec les spécialistes impliqués et guident la reprise d’activité des sportifs. La Clinique Universitaire du Sport ne se cantonne donc pas aux sportifs professionnels en pleine forme. Elle met son expertise au service des amateurs, des personnes désireuses de reprendre une activité sportive et de tout patient désirant une approche personnalisée de leurs besoins en rééducation, « ré-athlétisation » ou maintien de leurs capacités physiques.
De, la même façon, les patients souffrant par exemple de pathologies rhumatologiques, cancéreuses ou auto-immunes, d’insuffisance rénale, d’arthrose, de lombalgies ou d’hémophilie, tout comme les personnes récemment opérées, peuvent bénéficier de conseils adaptés et d’un programme de ré-entraînement établi sur mesure, et compatible avec leur état de santé.
La CUS accueille régulièrement des sportifs en situation de handicap, dont les équipes toulousaines de Basket-fauteuil et de Rugby-fauteuil, et propose une variété de consultations adaptées à leurs demandes et à leur niveau de pratique.« La plupart des personnes en situation de handicap peuvent pratiquer une activité physique.Il s’agit surtout de déterminer ensemble leurs envies, leurs objectifs, et de trouver un sport qu’elles ont plaisir à pratiquer en toute sécurité. Nous sommes là pour analyser ensemble ce qui est possible et bénéfique à leur santé, » explique le Dr Gleizes-Cervera, médecin du sport de la CUS spécialisée dans le handisport.
Le sport, complément du soin Les patients souffrant par exemple de pathologies rhumatologiques, cancéreuses ou auto-immunes, d’insuffisance rénale, d’arthrose, de lombalgies ou d’hémophilie, tout comme les personnes en phase post-opératoire, peuvent bénéficier de conseils adaptés et d’un programme de ré-entraînement établi sur mesure, et compatible avec leur état de santé.Plusieurs études, menées au sein de la CUS dans le cadre de projets de recherche clinique, visent à démontrer l’impact de la pratique d’une activité physique chez des patients souffrant par exemple de spondylarthrite ankylosante, de lombalgie chronique, ou encore de polyarthrite rhumatoïde.

« La médecine du sport a un véritable rôle à jouer dans l’évaluation des capacités physiques des patients et de l’impact de la pratique d’une activité physique spécifique sur leur état » explique le Professeur Constantin, qui dirige le service de Rhumatologie du CHU de Toulouse.Bien que l’activité physique soit recommandée dans le cas des rhumatismes inflammatoires,tels que la spondylarthrite ankylosante ou la polyarthrite rhumatoïde, la majorité des patients n’en pratiquent pas suffisamment.

Enseignement et recherche : les dimensions universitaires de la clinique

En parallèle des activités médicales, la CUS assure, en tant que centre hospitalo-universitaire, toutes les activités d’enseignement de la médecine du sport sur le territoire de la région Occitanie Ouest.
Parmi les formations initiales et continues, on citera la formation des internes au diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC) de médecine du sport, diplôme qui va être remplacé par une formation spécialisée transversale de médecine du sport. Cette formation sera accessible aux médecins de différentes spécialités médicales (rhumatologie, orthopédie, rééducation fonctionnelle, générale …)
Est également assurée la formation des médecins et étudiants inscrits en Capacité de médecine et biologie du sport, Diplôme universitaire (DU) de podologie appliquée aux activités physiques et sportives et DU de nutrition appliquée aux activités physiques et sportives…

La recherche 
Comme dans tout établissement hospitalo-universitaire, cette facette dédiée à l’approfondissement des connaissances soutient et nourrit les activités cliniques. Ici, les études portent sur le vieillissement, l’asthme, le dopage et les pathologies rhumatologiques… autant de contextes dans lesquels il est important de préciser les impacts et les mécanismes de l’effet lié à la pratique d’une activité physique.

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