"Démontrer ou infirmer l’intérêt des statines dans la prévention des événements cardiovasculaires et de la mortalité chez les personnes âgées de 75 ans et plus", Tel est l’enjeu de l’étude SAGA "Statines Au Grand Age" lancée par le CHU de Bordeaux en étroite collaboration avec les médecins généralistes.
Les personnes âgées prennent des statines en prévention primaire des maladies cardiovasculaires sans qu’à ce jour soit démontré un bénéfice certain sur la mortalité. Il est donc indispensable de disposer d’études en médecine générale pour savoir si ces traitements ont un intérêt pour ces personnes, ce d’autant plus que les statines sont responsables de nombreux effets secondaires et d’un coût élevé pour l’assurance maladie. Pour apprécier l’utilité de ce traitement, 2 430 patients seront recrutés à partir du 1er trimestre 2016.
Pour atteindre cette cohorte, le CHU de Bordeaux compte sur la participation de 500 médecins généralistes. SAGA sera réalisée dans le cadre du suivi habituel de leurs patients de 75 ans et plus, sous statines depuis au moins 12 mois, n’ayant jamais présenté d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral, de coronaropathie, d’artériopathie, qu’ils soient diabétiques ou non. Pour cette étude randomisée, les médecins seront invités à arrêter le traitement par statines chez certains patients – la sélection étant fondée sur le hasard. Dans le respect du code de la santé publique, les patients seront informés de la démarche et leur consentement libre, éclairé et exprès sera recueilli. Pour mener à bien cette recherche, aucun acte supplémentaire n’est prévu qu’il s’agisse de consultation ou d’examen. Les médecins généralistes suivront ensuite leur patient pendant 3 ans dans le cadre de la recherche à 3, 12, 24 et 36 mois. Une rémunération de 300 euros par patient suivi est prévue.
Ce projet est coordonné par le Pr Fabrice Bonnet (Service de Médecine Interne et maladies infectieuses du CHU de Bordeaux) et le Pr Jean-Philippe Joseph (médecin généraliste, Département de Médecine Générale de l’université).
Cette étude de grande ampleur est entièrement financée par le ministère de la santé dans le cadre de l’Appel à Projets Programme de Recherche Médico-Economique (PRME) 2014 de la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS).
A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques
Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.