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Télémédecine : l’AP-HP, une connexion d’avance

Avec 66 000 patients pris en charge en télémédecine en 2017, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) fait figure de précurseur. Aujourd’hui, elle se félicite du remboursement des actes de téléconsultation dans les mêmes conditions que les consultations classiques de visu, à savoir 30€ pour un spécialiste. L’occasion pour l’institution aux 39 hôpitaux de faire le point sur la quarantaine d’activités de télémedecine et les multiples déclinaisons de cette médecine à distance : téléconsultation entre un médecin et un patient, téléexpertise lorsqu’un médecin sollicite à distance l’avis d’un autre médecin expert ; télésurveillance qui permet à un médecin présent sur un site éloigné d’interpréter des données recueillies sur le lieu de vie du patient.

Avec 66 000 patients pris en charge en télémédecine en 2017, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) fait figure de précurseur. Aujourd’hui, elle se félicite du remboursement des actes de téléconsultation dans les mêmes conditions que les consultations classiques de visu, à savoir 30€ pour un spécialiste. L’occasion pour l’institution aux 39 hôpitaux de faire le point sur la  quarantaine d’activités de télémedecine et les multiples déclinaisons de cette médecine à distance : téléconsultation entre un médecin et un patient, téléexpertise lorsqu’un médecin sollicite à distance l’avis d’un autre médecin expert ; télésurveillance qui permet à un médecin présent sur un site éloigné d’interpréter des données recueillies sur le lieu de vie du patient..

Le bond des téléconsultations

Les téléconsultations devraient se multiplier dans les 5 ans à venir pour passer de 2 679 téléconsultations aujourd’hui à 150 000 par an. Une centaine de services sont concernés, plus particulièrement ceux qui suivent les malades chroniques pour des maladies de l’intestin (MICI), des rhumatismes inflammatoires chroniques, des infections au long cours (VIH), une insuffisance cardiaque et rénale, un diabète ou des troubles mentaux…  En chirurgie, la 2ème consultation pré-opératoire, au cours de laquelle sont traités les résultats des examens prescrits lors de la 1ère consultation, pourrait se faire à distance. A noter que les téléconsultations seront réservées aux patients sans comorbidité lourde, équipés d’un smartphone et utilisateurs d’applications. 
Cette évolution implique une meilleure organisation des consultations avec des créneaux plus souples dans des lieux plus variés. Son développement pourra s’articuler avec le déploiement de la prise de rendez-vous en ligne. 

Quelques exemples d’activités de téléexpertise

Ophdiat (16 188 actes en 2017) assure le télé-dépistage de la rétinopathie diabétique, avec un centre expert et coordinateur à l’hôpital Lariboisière AP-HP et une quarantaine de centres adhérents : hôpitaux, centres de santé et unités sanitaires en maison pénitentiaire. Une « photographie » de la rétine est réalisée dans les locaux des centres adhérents avec un recueil de données cliniques, puis l’ensemble est télétransmis et interprété par des ophtalmologistes virtuellement regroupés au centre expert et exerçant en télétravail.
La téléneurologie (5855 actes en 2017) pour traiter les situations neurologiques urgentes, la téléneurochirurgie, la télé AVC et la téléneuroradiologie interventionnelle.
La télédermatologie (2914 actes en 2017) couvre les urgences et maladies rares dermatologiques et les avis dermatologiques pour les structures hospitalières aigues et de longue durée (gériatrie) intra et hors AP-HP.
L’expertise partagée à distance concerne aussi la médecine fœtale (9890 actes en 2017) et l’imagerie cérébrale néonatale (94 actes en 2017)
La télésurveillance, déjà bien implantée, va poursuivre sa croissance en cardiologie pour suivre les patients porteurs de défibrillateurs internes, de pace-makers est développée dans cinq hôpitaux de l’AP-HP. Elle s’adresse aussi aux malades hépatiques ou en attente de transplantation. Et les projets son nombreux concernant le diabète, l’insuffisance cardiaque et la préparation des personnes qui seront opérées, la dialyse, les greffés rénaux, les chimiothérapie.
Sur tous ces secteurs, l’AP-HP prévoit une montée en puissance significative d’ici à 2022. Les avantages sont nombreux pour le patient comme pour l’institution, des réhospitalisations évitées, des soins ou des avis plus rapides et plus sûrs. Avec à la clé des gains d’efficience. L’AP-HP verra son rôle de recours se renforcer et les liens avec la médecine de ville se resserrer. 

Chiffres clefs sur la télémédecine à l’AP-HP

En 2017 
– Avec 2 679 téléconsultations, 52 395 actes de téléexpertise et 10 844 patients télésurveillés : ce sont près de 66 000 patients qui ont été pris en charge en télémédecine à l’AP-HP ;
– Une quarantaine d’activités de télémédecine portées par plus de 84 équipes à l’AP-HP et autant de projets en cours ;
– 80% l’activité de télémédecine de l’AP-HP est de la téléexpertise. 
D’ici à 2022, l’AP-HP souhaite passer
– De 2 679 téléconsultations à 150 000 par an ;
– De 52 395 actes de téléexpertise à 70 000 actes par an ;
– De 11 000 actes de télésurveillance à 60 000 actes par an. 
Marie-Georges Fayn

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