Tête plate du nourrisson : Montpellier mise sur la prévention

Les déformations du crâne du nourrisson sont dues à des défauts de mobilité cervicale comme le côté préférentiel, le torticolis ou l’hypertonie suboccipitale (tension musculaire exagérée située sous l’occiput). Elles apparaissent très tôt après l’accouchement. Objets d’étude depuis 15 ans au CHU de Montpellier par le Pr Guillaume Captier et le Dr Ariane Cavalier, les aplatissements des têtes des bébés peuvent être évités de plusieurs manières mais surtout pas en dérogeant à la consigne du couchage sur le dos qui vise à prévenir la mort subite du nourrisson.
Les déformations du crâne du nourrisson sont dues à des défauts de mobilité cervicale comme le côté préférentiel, le torticolis ou l’hypertonie suboccipitale (tension musculaire exagérée située sous l’occiput). Elles apparaissent très tôt après l’accouchement. Objets d’étude depuis 15 ans au CHU de Montpellier par le Pr Guillaume Captier et le Dr Ariane Cavalier, les aplatissements des têtes des bébés peuvent être évités de plusieurs manières mais surtout pas en dérogeant à la consigne du couchage sur le dos qui vise à prévenir la mort subite du nourrisson.
Les équipes du CHU de Montpellier proposent tout d’abord d’informer les parents sur le positionnement des enfants et sur la nécessité d’encourager leur mobilité propre. Pour ce faire, elles ont conçu une plaquette présentant des exercices simples qui peuvent réduire de façon significative l’apparition des déformations du crâne. Les parents sont initiés aux acquisitions psychomotrices de leur enfant par la pratique de jeux à plat ventre. 
Si malgré cette activité, un torticolis apparaît, il pourra être traité par de la kinésithérapie. De même, la raideur et l’hypertension de la nuque seront soulagées par des soins manuels comme l’ostéopathie. A cette fin, une consultation d’ostéopathie pédiatrique a été ouverte au CHU depuis plus de 2 ans. Elle est assurée par une kinésithérapeute-ostéopathe, Mme Catherine Genelot. Une étude sur l’efficacité de l’ostéopathie dans la prévention du « syndrome des têtes plates » est d’ailleurs en cours.
Enfin, le traitement de « la tête plate » peut être réalisé par un couchage sur le côté avec un système de maintien validé par le Dr Inge Harrewijn, responsable du centre de Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) du CHU de Montpellier. Les puéricultrices ont été formées à ce mode de couchage et proposent une « éducation thérapeutique » auprès des parents en consultation. Ce repositionnement permet le remodelage crânien et évite dans tous les cas de porter un casque.
En attente de recommandations officielles
Actuellement, il n’existe pas de recommandations françaises mais américaines. Elles ont été émises par la société de neurochirurgie américaine en 2016 et adoptées par l’association américaine de pédiatrie (AAP). Mais il existe des dissensions autour des préconisations. Ainsi le traitement par repositionnement est considéré comme un traitement avec un niveau de preuve scientifique le plus élevé (niveau 1/4) pour une étude et plus faible pour 2 études (niveau 2/4). Le traitement manuel est également complétement admis scientifiquement (niveau de preuve 1) alors que l’usage du casque n’a pas de preuves scientifiques fortes (niveau 2). De plus, l’utilisation du casque est réservée aux formes moyennes à sévères ou aux formes vues tardivement mais sans qu’il y ait de consensus pour définir la gravité des formes. 
Pour allier l’absence de guide français, la Haute Autorité de Santé a ouvert une concertation sur le « syndrome des têtes plates ». Forte de son expertise, l’équipe du Pr Guillaume Captier souhaite participer à la concertation ouverte par la HAS. Elle entend privilégier la prévention précoce des positions de l’enfant, le respect de la mobilité libre du cou et le dépistage au cours des premières semaines. En effet, la majorité des déformations s’installe en général après l’accouchement et apparaisse vers 1 mois ou 1 mois et demi. En cas de déformation, elle préconise le traitement manuel kinésithérapique qui est le seul traitement validé. L’étude en cours au CHU de Montpellier sur le traitement ostéopathique dans la prévention des déformations devrait confirmer l’intérêt des traitements manuels précoces.  

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Pour les CHU, le spectre de l’impasse financière

Dans un communiqué rendu public ce lundi 2 octobre, la Conférence des Directeurs Généraux de CHU s’alarme de la mauvaise situation financière des CHU français, imputable selon elle aux surcoûts en termes de ressources humaines et aux effets de l’inflation. Et redoute une dégradation rapide si l’Etat ne fait rien.

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

Dossier : l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

L’Accident Vasculaire Cérébral touche 150 000 personnes par an. Responsable de 110 000 hospitalisations selon le ministère de la santé, cet arrêt soudain de la circulation sanguin à l’intérieur du cerveau représente la troisième cause de décès chez l’homme et deuxième chez la femme, soit au total 30 000 décès par an. En France, plus de 500 000 Français vivent avec des séquelles suite à un AVC.

AVC : la promesse d’une prise en charge en moins de dix minutes

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Coup d’oeil sur le métier d’infirmière formatrice

Isabelle Teurlay-Nicot est infirmière formatrice auprès des aides-soignants à l’IMS (Institut des Métiers de la Santé) du CHU de Bordeaux. Un métier qui ne se limite pas seulement à la notion d’apprentissage. En juillet dernier, elle a accepté de revenir sur cette profession ou se mêlent expertise médicale et pédagogie.