27 patients ont bénéficié à Nantes du traitement percutané de l’insuffisance mitrale, depuis octobre 2011. L’unité d’hémodynamique du service de cardiologie de l’institut du thorax est l’un des trois centres français experts dans cette technique innovante mini-invasive.
L’insuffisance mitrale est en Europe la deuxième valvulopathie (maladie des valves cardiaques) la plus fréquente nécessitant une chirurgie après le rétrécissement aortique. Sa prévalence augmente avec l’âge, ses causes sont diverses et souvent multiples : infarctus, maladie… L’échographie permet de classer sa gravité : les grades 1 et 2 relèvent habituellement du traitement médical, les grades 3 et 4 nécessitent le plus souvent une intervention correctrice visant à améliorer les symptômes et protéger de l’insuffisance cardiaque. Le geste chirurgical par remplacement valvulaire prothétique ou réparation par plastie de la valve mitrale reste le traitement de référence. Il ne peut cependant pas être proposé à certains patients jugés à haut risque.
Pour ces derniers, le dispositif Mitraclip®* apparait comme la meilleure alternative
L’intervention consiste à introduire par la veine fémorale un cathéter qui sert de guide au dispositif dans la veine cave inférieure jusqu’à l’oreillette droite. Là, via une ponction au travers du septum inter-auriculaire, le médecin accède à l’oreillette gauche où il peut positionner le clip au-dessus de la valve mitrale, face au flux de la régurgitation mitrale. Le clip est alors placé exactement là où la fuite a été repérée, entre les feuillets de la valve mitrale. La fermeture du clip permet de rapprocher les feuillets et de réduire la fuite. Lorsque le contrôle échographique indique un résultat satisfaisant, le clip est largué et le cathéter retiré. «L’intervention est longue. Il faut compter environ quatre heures pour parvenir à attraper correctement deux feuillets asymétriques avec un clip symétrique, expliquent Adeline Guenat et Béatrice Toublanc, manipulatrices en électroradiologie médicale qui ont la délicate mission de positionner le patient et le dispositif. Ce dernier doit rester parfaitement immobile, exactement à la même distance du cœur pendant toute la durée de l’examen. Une fois réalisée cette installation rigoureuse, le manipulateur est responsable pendant toute l’intervention du matériel spécifique et complémentaire. »
Étude en cours
Dans le monde, 10 000 personnes sont porteuses d’un Mitraclip®. 27 patients ont bénéficié à Nantes de cette procédure dont l’efficacité sera évaluée par une étude multicentrique lancée fin 2013 dans seize établissements afin de valider le remboursement de l’intervention.
A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques
Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.