Traiter les douleurs chroniques rebelles par stimulation

Le centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) du CHU de Rennes vient d’acquérir un nouvel équipement appelé rTMS pour repetitive Transcranial Magnetic Stimulation, destiné à traiter les patients souffrant de douleurs chroniques rebelles. Le CHU est le premier établissement breton à proposer cette nouvelle prise en charge.

Le centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) du CHU de Rennes vient d’acquérir un nouvel équipement appelé rTMS pour repetitive Transcranial Magnetic Stimulation, destiné à traiter les patients souffrant de douleurs chroniques rebelles. Le CHU est le premier établissement breton à proposer cette nouvelle prise en charge. Une information qui intéressera les nombreuses personnes que les traitements antalgiques n’arrivent pas à soulager soit près d’un tiers de la population selon les dernières études*
Les techniques de stimulation telles que la rTMS (Stimulation Magnétique transcrânienne répétitive) peuvent intervenir sur indication en complément des autres traitements association souvent plusieurs thérapeutiques : médicaments par voie générale ou locale, techniques physiques (kinésithérapie, acupuncture, exercices physiques…), psychologiques (entretiens individuels, hypnose éricksonienne…), techniques dites invasives (cathéters, sondes de stimulation…).

Déjà utilisées en psychiatrie pour traiter les dépressions graves ou les troubles obsessionnels compulsifs, les techniques de stimulation sont efficaces, en particulier pour les douleurs neuropathiques (par atteinte d’une fibre nerveuse) périphériques.
Méthode indolore et non invasive, la stimulation magnétique transcrânienne répétitive agit sur l’activité électrique du cerveau et son fonctionnement. Une bobine placée en externe au contact du crâne du patient induit un champ électromagnétique dont la répétition module l’excitabilité et permet de réduire la perception du message douloureux. La zone à stimuler est détectée par un système spécifique de neuronavigation, qui étudie l’image IRM du cerveau du patient et indique ainsi à l’opérateur la cible à atteindre.
Un protocole de 5 séances
Le patient est adressé au centre d’évaluation et de traitement de la douleur par son médecin généraliste. Une première consultation spécifique, destinée à informer le patient sur la rTMS et à recueillir son consentement, est planifiée. Le protocole comporte ensuite 5 séances de stimulation de 45 minutes programmées pendant 5 jours.
En cas de réduction de la douleur lors de la première session, des séances d’entretien sont prévues les mois suivants. L’objectif est de réduire l’intensité douloureuse de 30 à 50% ce qui est réalisé dans environ 50% des cas.
Le Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur (CETD) est installé au cœur de l’hôpital Pontchaillou depuis mai 2011. Il répond au nombre croissant de patients atteints de douleurs persistantes et adressés au CHU de Rennes.
Un européen sur trois souffre d’une douleur chronique, c’est à dire une douleur qui dure depuis plus de 3 mois. C’est le résultat de l’enquête européenne Painstory  menée en 2011 dans 13 pays européens*. 6 personnes sur 10 ont le sentiment que la douleur chronique contrôle leur vie.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.

Dr Jean-Victor Blanc : « On sort des tabous qui ont trop longtemps englobé les troubles psychiques »

Changer le regard du grand public sur la santé mentale. C’est la mission que s’est donné Jean-Victor Blanc, psychiatre à l’hôpital Saint Antoine à Paris et auteur du livre Pop & Psy. Et pour déstigmatiser et sensibiliser le plus grand nombre aux troubles psychiques, quoi de plus accessible que d’utiliser les films et les séries. Rencontre.