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Transplantation cardiaque: 1ère nationale à Lille avec l’utilisation de l’Organ Care System

Pour la 1ère fois en France, en avril 2019, les équipes de l’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille ont utilisé un «cœur isolé perfusé» (Organ Care System) pour transporter un cœur sur une longue distance, avant de le greffer sur un patient lillois. Un second patient a bénéficié de cette même technique en mai 2019. Une innovation qui réduit les risques et augmente le nombre de donneurs potentiels.
Pour la 1ère fois en France, en avril 2019, les équipes de l’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille ont utilisé un «cœur isolé perfusé» (Organ Care System) pour transporter un cœur sur une longue distance, avant de le greffer sur un patient lillois. Un second patient a bénéficié de cette même technique en mai 2019. Une innovation qui réduit les risques et augmente le nombre de donneurs potentiels.  
L’Organ Care System est un dispositif qui permet de sécuriser le cœur à greffer durant un long transport. Déjà utilisé dans des pays géographiquement étendus (aux États-Unis, en Australie ou encore au Kazakhstan), il a été employé pour la 1ère fois en France en mars 2019 par l’équipe de transplantation cardiaque du CHU de Lille.

Une meilleure conservation

L’innovation de l’Organ Care System réside dans le fait de perfuser en sang oxygéné le cœur battant du donneur avant la transplantation, et ce durant tout le temps de transport. Alternative à la technique habituelle qui consiste à conserver le cœur en arrêt dans de la glace, ce dispositif permet de maintenir le cœur dans des conditions de température et d’oxygénation proche des conditions les plus physiologiques. 

Un transport mieux sécurisé

Autre avantage de ce dispositif: l’équipe de prélèvement d’organe a la possibilité d’évaluer la qualité du cœur tout au long du transport. Ainsi, arrivé à Lille, le cœur a pu être utilisé pour la transplantation en toute sécurité après une dernière évaluation, et l’opération a pu être réalisée sans la précipitation liée à la contrainte de temps. Les patients ont pu bénéficier de suites opératoires simples, et se portent bien.
L’utilisation de l’Organ Car System ouvre la voie à une possible augmentation du nombre de greffes cardiaques réussies. En effet, la durée de conservation du cœur, en dehors de l’organisme, était jusqu’à présent un facteur de risque d’échec de la transplantation. Avec cette technique, la limite théorique des 4 heures de transport dans la glace se trouve prolongée au-delà de 6 heures.

La possibilité d’augmenter le nombre de donneurs potentiels

Cette technique permettrait également dans un futur proche de prélever des donneurs dits «à cœur arrêté», augmentant ainsi le nombre de donneurs potentiels comme cela est déjà réalisé dans d’autres pays (Angleterre, Australie et bientôt aux Etats-unis).
C’est un impératif de santé publique, la France connaissant une pénurie de greffons (2 receveurs pour un donneur). Pour comparaison, l’Angleterre a augmenté son nombre de transplantations cardiaques de 30% grâce à l’utilisation de ce type de technique.

Une technique prise en charge par le CHU de Lille

Nouvelle en France, cette technique est coûteuse et non remboursée. Elle est aujourd’hui intégralement prise en charge par le CHU de Lille, grâce à son Budget Programme Innovation (BPI), avec 6 utilisations prévues dans l’année. Dispositif de soutien à l’innovation, le BPI est un appel à projet interne annuel destiné aux cliniciens du CHU. Il a pour objectif de garantir l’accès précoce des patients aux innovations tout en encadrant leur diffusion.
Pr André Vincentelli, chirurgien cardiaque«Sans l’investissement du CHU via son Budget pour l’innovation, nous n’aurions pas pu utiliser cette technique coûteuse. Avec le triple objectif de sécuriser la transplantation, augmenter le nombre de donneurs, et améliorer les résultats de greffe, cette technique représente un réel espoir.» 
                                                                                                  Dr Valentin Loobuyck, chef de clinique-assistant en chirurgie cardiaque: «Nous avons eu la chance d’accéder à ce dispositif, qui représente une véritable révolution pour le transport des greffons cardiaques. Nous avions été formés à l’utilisation de cette machine, néanmoins le transport de ce cœur battant et la simplicité des suites opératoires pour le patient receveur, ont rendu cet acte émouvant pour toute l’équipe.»
L’Intérêt de cette technique pour l’augmentation du nombre de transplantations de cœurs en France devrait prochainement faire l’objet d’évaluations via des protocoles de recherche clinique. Certains projets, en cours de montage, seront pilotés par le CHU de Lille.
Une collaboration avec l’Agence de la Biomédecine dans le cadre du protocole Maastricht III, concernant le prélèvement cardiaque chez ces donneurs dits «à cœur arrêté» est également en cours de rédaction.

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