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Traumatisme crânien : bientôt un test sanguin plus fiable et plus économique qu’un scanner

Les chercheurs bordelais ont mis au point un test sanguin suffisamment précis pour repérer les traumatismes crâniens légers et identifier les risques de complications. Cette technique diagnostique pourra remplacer le scanner, lourd, coûteux, moins fiable et irradiant. 100 000 victimes d’accidents de la route ou personnes âgées pourront à terme bénéficier de ce progrès. Réalisé actuellement en routine, le scanner sera alors réservé aux seuls patients présentant un risque réel de complication.

Les chercheurs bordelais ont mis au point un test sanguin suffisamment précis pour repérer les traumatismes crâniens légers et identifier les risques de complications. Cette technique diagnostique pourra remplacer le scanner, lourd, coûteux, moins fiable et irradiant. 100 000 victimes d’accidents de la route ou personnes âgées pourront à terme bénéficier de ce progrès. Réalisé actuellement en routine, le scanner sera alors réservé aux seuls patients présentant un risque réel de complication.
L’équipe Inserm « Prévention et prise en charge des traumatismes » coordonnée par Emmanuel Lagarde (Unité Inserm 897, Université Bordeaux Segalen) et le Centre Hospitalier de Bordeaux (Dr Régis Ribereau-Gayon) viennent de publier les résultats d’une étude sur l’évaluation des traumatismes crâniens à l’aide d’un test sanguin. Les résultats publiés dans la revue Annals of emergency medicine montrent la pertinence de la démarche fondée le suivi de la protéine S-100B  qui est produite en nombre lorsque par les astrocytes, des cellules qui environnent les neurones du cerveau, sont soumises à un stress important.

Ce test peu onéreux -environ 15 euros soit dix fois moins qu’un scanner- et rapide – les résultats peuvent être connus en moins d’une heure- permettrait de rassurer les patients sans avoir à pratiquer un scanner cérébral dont les doses de radiations sont 100 fois plus forte qu’une radiographie.
Pour vérifier la qualité du diagnostic sanguin il fallait être certain qu’aucun des patients présentant un test négatif ne risquait de développer une complication (des cas « faux négatifs »). Les chercheurs ont donc recruté plus de 1 500 patients pendant 15 mois au sein du service des urgences adultes du CHU de Bordeaux. Pour les besoins de l’étude, tous les patients présentant un traumatisme crânien léger ont reçu, comme dans la pratique courante, un scanner cérébral et il leur a été proposé en plus de pratiquer le dosage de la protéine S-100B à partir d’un peu du sang déjà prélevé pour les autres examens de routine Grâce à l’implication de l’ensemble des personnels et la mise à disposition d’attachés de recherche clinique spécialement formés,  le projet a pu être mené à bien malgré les contraintes liées à l’activité d’un service d’urgence.

Démonstration par la preuve de l’intérêt du nouveau test

En comparant les résultats des deux examens (scanner et protéine S-100B) les chercheurs ont pu faire les constatations suivantes :
– seuls 7% des patients présentaient un scanner positif évoquant une lésion cérébrale
– parmi les 292 patients qui avaient un test de la protéine S-100B négatif, un seul avait un scanner positif et il n’a pas développé de complications nécessitant des soins importants.
Pour les chercheurs, « Le test sanguin de la protéine S-100B est donc une technique prometteuse qui permettra vraisemblablement dans un avenir proche d’apporter une prise en charge des traumatisés crâniens légers plus sûre et moins couteuse ».

100 000 personnes concernées par an

Chaque année, les services d’urgences des hôpitaux français reçoivent plus de 100 000 personnes victimes d’un traumatisme crânien, dont 90% sont considérés comme légers. Léger ne signifie pas pour autant bénin. Ils peuvent en effet être responsables d’hémorragies cérébrales entraînant un risque de handicap sévère, dans la vie quotidienne des patients, quelques semaines ou quelques mois après un choc. Les accidents de la route en sont la première cause et touchent en majorité les 15-25 ans. Mais d’autres publics sont exposés :  les jeunes enfants et les personnes âgées, deux populations où le risque de chute est élevé. Le vieillissement de la population laisse d’ailleurs présager un nombre toujours plus important de traumatismes. La mise au point d’un test sanguin souple et peu coûteux apportera une réponse médico-économique de qualité à ce problème de santé public.

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