Un kit communication à l’attention des patients

Mieux communiquer pour mieux soigner, c'est aussi une forme de bientraitance. L'AP-HP a élaboré un kit de communication unique en France pour améliorer la prise en charge des patients ayant des difficultés de compréhension ou d'expression. Sa diffusion débute dans les services d'urgence dès le mois de février.

Mieux communiquer pour mieux soigner, c’est aussi une forme de bientraitance. L’AP-HP a élaboré un kit de communication unique en France pour améliorer la prise en charge des patients ayant des difficultés de compréhension ou d’expression. Sa diffusion débute dans les services d’urgence dès le mois de février.

L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a élaboré un kit de communication unique en France, pour améliorer la prise en charge de patients ayant des difficultés d’expression et /ou de compréhension en raison de leur pathologie (traumatismes, accident vasculaire cérébral,…) de leur handicap, ou de la barrière linguistique. Ce kit sera distribué à partir du 11 février prochain, dans tous les services d’urgences de France ainsi que dans tous les SAMU et SMUR grâce au soutien de la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU).

Cet outil favorise la bientraitance en facilitant une communication directe entre le soignant et le patient. Il permet ainsi de recueillir ses réponses et de l’informer sur les traitements et les soins prévus. Présenté sous forme de triptyque, il se compose d’un tableau de pictogrammes permettant au patient de s’exprimer au cours de l’examen (j’ai chaud, j’ai soif, j’ai mal, …), de feuillets mobiles traduisant également sous forme de symboles les questions les plus souvent posées lors d’un examen médical (depuis combien de temps avez-vous mal ? avez-vous de la température ? …) et d’outils permettant de compléter les questions ou d’apporter une réponse (oui – non, Abécédaire, échelle de douleur,…). Les logos des feuillets mobiles sont notamment sous-titrés en russe, tamoul, chinois mandarin et arabe, langues pour lesquelles il est parfois difficile de trouver, en situation d’urgences, un interprète. Enfin, il a été conçu dans un matériau plastique qui permet la désinfection.

Réservé dans un premier temps à l’usage des services d’urgences, ce nouvel outil poursuit l’objectif à terme d’être utilisé dans les services hospitaliers, dans les structures médico-sociales afin de retrouver les mêmes pictogrammes sur tout le territoire national. Par ailleurs, il s’inscrit dans la lignée des recommandations de l’HAS qui préconisent de développer des outils d’aide à la communication pour favoriser l’accès aux soins des personnes en situation de handicap.

Déjà testé dans 5 services d’urgences de l’AP-HP

La maquette a été pensée et conçue par un groupe de travail constitué par la Mission handicap de l’AP-HP. Afin que ce kit réponde au mieux aux attentes des professionnels de santé et des patients, il a été testé dans 5 services d’urgences de l’AP-HP – Robert Debré, Saint-Antoine, Tenon, Lariboisière et Cochin – mais aussi dans des structures médico-sociales auprès de personnes autistes, sourdes, Infirmes Moteurs Cérébraux (IMC), polyhandicapées, déficientes mentales. Enfin, des services hospitaliers prenant en charge des patients atteints de pathologies ne leur permettant pas de s’exprimer (Sclérose Latérale Amyotrophique, Locked-In syndrome …) ont également participés. Le groupe a rassemblé : l’Association des Paralysés de France (APF), le centre de ressources multihandicap, la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU), la Fédération nationale pour l’Insertion des personnes Sourdes et des personnes Aveugles en France (Fisaf), L’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), le Centre de Ressources Autisme Ile de France, la Fondation Léopold Bellan et l’Hôpital National de Saint-Maurice.
La Fondation Caisses d’Epargne pour la solidarité a financé l’intégralité du projet (80 000 €).

Les associations attendent impatiemment la diffusion de ce kit qui sera prochainement en vente chez Masson Elsevier afin que les particuliers puissent aussi l’acquérir.

Source : Le webzine de l’AP-HP

Article rédigé par Nadège Renaux (AP-HP) et Florence Dauchy (AP-HP).

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.