En mars 2010, l’unité d’accueil des enfants en danger (UAED) a ouvert un lieu d’écoute et d’enregistrement pour l’audition, dans les meilleures conditions, des enfants victimes de violences.
La loi de mars 1998 impose l’enregistrement filmé de la première audition d’un enfant présumé victime de violences sexuelles, pour lui éviter de devoir répéter des propos pénibles, susceptibles de plus d’évoluer sous influence.
Jusqu’à présent les enregistrements se déroulaient dans les locaux de la gendarmerie ou de la police, où l’enfant est accueilli dans des lieux certes très améliorés, mais encore inadaptés. Il a fallu plusieurs années pour convaincre de la nécessité d’une prise en charge spécifique : c’est le travail commun du service de pédiatrie, des services du conseil général, du parquet, de la gendarmerie, de la police, qui a permis d’ouvrir ce lieu dans les consultations de pédiatrie.
Désormais, à l’hôpital, dans une petite salle confortable et intime, discrètement équipée d’une caméra, l’enquêteur – policier ou gendarme ayant reçu une formation spécifique – peut s’entretenir avec l’enfant. Derrière une vitre sans tain, un autre enquêteur enregistre l’entretien.
Auparavant, la jeune victime aura été accueillie par une puéricultrice. « Le mineur reste un enfant dont on doit prendre soin, sans se laisser dépasser par la technique policière ou judiciaire », insiste le Dr Picherot, chef du service de pédiatrie. L’unité se charge, après l’entretien, d’effectuer l’examen médical et l’évaluation psychologique et sociale de l’enfant, si c’est nécessaire. Elle peut aussi organiser un suivi en lien avec les structures spécialisées (en particulier le conseil général) et des conseils sont fournis par l’équipe qui oriente les familles vers les services ou associations aptes à les aider. La puéricultrice les recontacte systématiquement pour connaître les besoins de l’enfant et de sa famille à distance.
Activité de l’équipe
Chaque année, l’équipe de l’unité d’accueil des enfants en danger du CHU reçoit en moyenne 300 enfants pour suspicion de mauvais traitement. Ils font une cinquantaine de signalements judiciaires
de cas graves. Depuis le 1er mars 2010, 96 enfants ont été
entendus dans le lieu financé à parité par l’Agence Régionale de Santé, le Conseil Général, l’association La voix de l’enfant et le CHU.
Contact 02.40.08.44.54