Un test de dépistage de l’hépatite C proposé à plus de 2 700 patients

L'hypothèse d'une contamination soignant-soigné conduit le Centre Hospitalier Privé Saint Martin et le CHU de Caen à entreprendre une démarche commune de recherche des personnes potentiellement exposées. Le soignant porteur du virus avait travaillé successivement dans les deux établissements de 1978 à 1998.

L’hypothèse d’une contamination soignant-soigné conduit le Centre Hospitalier Privé Saint Martin et le CHU de Caen à entreprendre une démarche commune de recherche des personnes potentiellement exposées. Le soignant porteur du virus avait travaillé successivement dans les deux établissements de 1978 à 1998.

Un patient opéré en chirurgie cardiaque pour un quadruple pontage au Centre Hospitalier Privé Saint Martin a signalé à la DDASS en février 1997 qu’il avait été diagnostiqué porteur de l’hépatite C, quelques mois après son intervention.

Une enquête approfondie est immédiatement mise en oeuvre par la DDASS du Calvados portant notamment sur l’organisation des soins et l’analyse des pratiques dans les établissements successivement fréquentés par le patient. Début février 1998 sont écartées les causes de contamination liées à des facteurs de risque du patient, à la transfusion de produits sanguins et aux procédures d’hygiène en vigueur dans les établissements et notamment dans le centre hospitalier privé Saint-Martin.

Les autorités sanitaires ont de ce fait envisagé l’hypothèse d’une contamination soignant-soigné et ont proposé à toutes les personnes de l’équipe ayant participé à l’intervention de ce patient de réaliser un test de dépistage de l’hépatite C. Un membre de l’équipe s’est révélé porteur du virus de l’hépatite C.

Cependant, aucun « accident d’exposition au sang » (aucun contact entre le sang du patient et celui du soignant) n’a été relevé pendant l’intervention concernée. Les investigations ont donc été poursuivies et en 1999 le Centre National de Référence des virus des hépatites (Institut Pasteur-INSERM) a été chargé de réaliser une comparaison des virus du soignant et du patient. En septembre 2002, cette comparaison qui repose sur un processus de recherche long et extrêmement complexe, a démontré une forte similitude entre les deux virus.

En février 2003, les résultats de l’enquête ont été remis aux deux établissements.

Après avis des experts et sur recommandation des autorités sanitaires, le Centre Hospitalier Privé Saint Martin et le Centre Hospitalier Universitaire de Caen, ont entrepris une démarche commune de recherche des personnes ayant été potentiellement exposées. Le soignant porteur du virus avait travaillé successivement dans les deux établissements de 1978 à 1998.

Bien que les cas de transmission soignant/soigné de ce virus soient rarissimes, les deux établissements ont pris la décision d’envoyer un courrier personnalisé à près de 2700 patients.
Il s’agit des seuls patients ayant été en contact avec le soignant concerné au cours d’une intervention en chirurgie cardiaque entre le 1er janvier 1978 et le 31 décembre 1988 au CHU de Caen et entre le 1er octobre 1988 et le 31 janvier 1998 au Centre Hospitalier Privé, date à laquelle le soignant a cessé toute activité de soin. Le courrier recommande aux patients d’effectuer par précaution un test de dépistage de l’hépatite C.

Les deux établissements ont chacun mis en place un service d’accueil téléphonique gratuit à l’intention des patients concernés. Ces numéros sont communiqués dans le courrier. Les autorités sanitaires insistent sur le fait que seules les personnes ayant reçu un courrier sont concernées.

Centre Hospitalier Privé Saint Martin
Centre Hospitalier Universitaire de Caen

Contact presse : Guillaume JUBIN
02.31.43.35.28

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Première greffe française de larynx : récit d’une performance lyonnaise

Pour la première fois en France, un larynx a été greffé sur une femme les 2 et 3 septembre dernier. Deux mois et demi après cette opération spectaculaire qui a mobilisé douze chirurgiens issus des Hospices Civils de Lyon et autres CHU français durant vingt-sept heures, le CHU lyonnais communique sur le sujet. Quant à la patiente âgée de 49 ans, elle pourrait retrouver durablement l’usage de la parole vingt ans après l’avoir perdue.

Etudes de Médecine : Romuald Blancard ou l’un des visages de l’ouverture du 2e cycle à la Réunion

Depuis septembre, il fait partie de la première promotion d’étudiants en médecine de quatrième année de La Réunion. Pour Réseau CHU, Romuald Blancard a accepté de nous parler de l’ouverture du deuxième cycle des études médicales sur son île, mais pas seulement. Son parcours atypique, son stage en psychiatrie, ses rêves jamais trop grands etc. ont été abordés dans les locaux du nouveau campus bioclimatique de Sainte-Terre. Sans langue de bois.

Le CHU de La Réunion a pris la vague rose

La seizième édition de la Run Odysséa Réunion s’est tenue les 4 et 5 novembre sur le site de l’Étang-salé, dans l’ouest de la Réunion, et ce malgré une météo capricieuse qui a bien failli compromettre l’opération. 275 000 euros ont été récoltés. Un succès auquel est associé le CHU de la Réunion, partenaire pour la première fois cette année, et dont le baptême de l’eau a été placé sous le signe de la prévention. Reportage.

A Nancy, l’Infiny au service des MICI

En juin 2021, l’Agence nationale de la recherche annonçait le financement de douze nouveaux Instituts hospitalo-universitaires, montant ainsi le nombre d’IHU à dix-neuf avec l’ambition de faire de la France la première nation souveraine en matière de santé à l’échelle européenne. Sur ces douze nouveaux établissements, deux d’entre eux ont obtenu, en raison de “intérêt de santé publique majeur” qu’ils présentaient, le label “IHU émergent ».” C’est notamment le cas de l’IHU INFINY du CHRU de Nancy, officiellement lancé le 7 septembre dernier, et spécialisé dans la prise en charge des MICI.