Une maternité écoresponsable qui bat des records

Le CHU de Clermont-Ferrand a obtenu le 18 décembre dernier le label THQSE et ce, avec le niveau le plus élevé. Une véritable reconnaissance pour le CHU et ses équipes qui s’investissent dans le développement durable depuis plusieurs années.

Le CHU de Clermont-Ferrand a obtenu le 18 décembre dernier le label THQSE et ce, avec le niveau le plus élevé. Une véritable reconnaissance pour le CHU et ses équipes qui s’investissent dans le développement durable depuis plusieurs années.
C’est une première dans l’histoire des CHU en France. Le CHU de Clermont-Ferrand vient de recevoir le label THQSE. Mais de quoi s’agit-il ? Le label THQSE (Très Haute Qualité Sociale Sanitaire et Environnementale), gratification particulièrement exigeante en matière de management environnemental, s’inspire de nombreuses lois, normes et accords en la matière (Grenelle 1 et 2, l’accord de Paris, norme ISO 26000, etc.). Ce label se base sur plusieurs critères comme les achats durables et responsables d’une entreprise ou d’une organisation, la qualité de ses produits ou de ses services, ou bien encore l’accueil et le respect des usagers. Aussi, parmi une pléiade de conditions très précises à remplir par les établissements, 70% de ces critères sont nécessaires pour obtenir le précieux sésame. Plus cette jauge augmente, plus le niveau accordé en sera élevé, suivant un ordre bien connu dans le monde du sport : bronze, argent, or. En obtenant le niveau or, la maternité du CHU de Clermont-Ferrand se hisse pour ainsi dire en haut du podium.

Le bien-être des patients et des soignants avant tout

Depuis plusieurs années, et encore plus depuis 2019, le CHU de Clermont-Ferrand, comme sa maternité, mettent en place bons nombres d’actions et de protocoles favorisant un cadre plus sain et d’avantage respectueux de l’environnement. Dans une forme de continuité, le CHU s’est donc engagé dans ce processus de labellisation et a été auditionné par l’organisme certificateur SOCOTEC sur sa politique de développement durable, et plus particulièrement, sur l’activité de sa maternité.

Chambre pédagogique universelle de la maternité du CHU de Clermont-Ferrand, crédit photo : CHU de Clermont-Ferrand
Emilie Blanchet, sage-femme coordinatrice, explique que cette démarche a découlé de plusieurs échanges entre tous les professionnels de santé investis dans une démarche écoresponsable au travail ou à la maison. Au fil des discussions entre les services et les différentes directions de l’hôpital, il est apparu évident que la maternité devienne la première vitrine de cet engagement vertueux, soit associée au label THQSE. « On voulait partir avec un hôpital où le début de la vie est le plus sein possible », résume la sage-femme.
Afin d’obtenir ce label et pour garantir une maternité seine et écoresponsable aux patients comme aux équipes soignantes, plusieurs actions et changements ont été opérés, allant de la production de documents informatifs sur l’allaitement à la modification de certaines pratiques d’hygiène. Ainsi, les sols ne sont par exemple plus nettoyés avec des produits nocifs pour l’environnement, mais aux microfibres, à l’eau ou avec une machine à vapeur. Si cela implique des ajustements au niveau de l’organisation, cette évolution prouve une efficacité égale avec les produits utilisés jusqu’alors. Des investissements, qui pour les soignants de cette maternité, sont parfaitement naturels : « ce label, il reconnaît du bon sens et c’est accessible à tous. », confirme Emilie Blanchet.

Salle d’allaitement de la maternité du CHU de Clermont-Ferrand, crédit photo CHU de Clermont-Ferrand

La prochaine étape, c’est quoi ?

Ce label étant valable 3 ans, la maternité compte bien le conserver, mais aussi aller plus loin. Elle réfléchit en effet à une plaquette d’informations pratiques et concrètes destinée aux patientes pour tout le processus de grossesse, jusqu’après l’accouchement. Autre levier d’action potentiel, des formations destinées aux professionnels de santé pour qu’ils puissent orienter les patients vers des démarches écoresponsables : réduction du gaspillage alimentaire et des barquettes repas en plastique, meilleure gestion des achats pour aller vers davantage de produits seins,  ou encore installation dans les chambres de la maternité de fauteuils évoluant en lit pour mieux accueillir accompagnants et visiteurs.
Symbole de cette préoccupation des CHU pour les questions d’environnement et de transition écologique, la maternité de Clermont-Ferrand pourrait bien ne pas être la dernière à être associée au label THQSE.
Romain Pillet 

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.