L’aval des urgences est une problématique rencontrée par chaque hôpital. Seule une organisation efficiente peut anticiper l’hospitalisation des patients entrés par les urgences. Dès 2012, des efforts ont été entrepris au CHU de Bordeaux pour que l’accueil des 75 000 patients venus aux urgences se fasse dans les meilleures conditions : renforcement des effectifs soignants, ouverture des structures, dotations de matériel, formation des personnels. Un modèle d’organisation plus cohérent, moins cloisonné – une Fédération transversale des urgences adultes – a été mis sur pied par la direction générale et la CME.
"Cette instance gère de manière centralisée les personnels médicaux et paramédicaux afin de mutualiser les expertises et de faire face aux évolutions fonctionnelles et organisationnelles. L’objectif étant de répondre le plus efficacement et le plus rapidement possible aux besoins des usagers." commente Philippe Vigouroux, directeur général du CHU de Bordeaux
Une anticipation des besoins de lits est aujourd’hui déployée en lien avec trois services :
– Le service médecine post urgences (Pellegrin)
– l’unité gériatrie aigue (Saint-André)
– les unités d’orthopédie traumatologie (Pellegrin)
Pour résoudre les problématiques liés à l’aval, ces 3 services ont réservé environ 20 lits pour les patients venant des urgences.
« Une organisation est mise en place aux urgences pour coordonner au mieux l’accueil des patients hospitalisés : un relevé objectif et total du nombre de places nécessaires va être effectué afin de proposer une contractualisation avec les différents services. Un processus d’organisation et de réflexion est donc entamé. » détaille Dr Philippe Revel, responsable de la Fédération des Urgences adultes et chef de pôle urgences adultes – SAMU-SMUR
Les urgences du CHU de Bordeaux en chiffres
. 75 000 passages aux urgences adultes par an, dont 54 000 à Pellegrin, soit en moyenne 200 passages par jour
. 38 000 passages aux urgences pédiatriques par an
. Besoins de 60 à 70 lits par jour selon les périodes
. Un malade sur 3 qui passe aux urgences devrait être hospitalisé
. Les deux tiers des lits doivent être négociés au cas par cas
. Aujourd’hui un médecin passe 2 à 3h de son temps par jour à essayer de placer les patients.
Pour les CHU, le spectre de l’impasse financière
Dans un communiqué rendu public ce lundi 2 octobre, la Conférence des Directeurs Généraux de CHU s’alarme de la mauvaise situation financière des CHU français, imputable selon elle aux surcoûts en termes de ressources humaines et aux effets de l’inflation. Et redoute une dégradation rapide si l’Etat ne fait rien.