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NEPASPUBLIERUrgences-Samu : Poitiers expérimente un bilan extrahospitalier par télémédecine

« Partant du constat que les outils de télémédecine utilisés dans les Ehpad évitent aux personnes âgées de se déplacer inutilement, j’ai transposé ce principe à l’activité des urgentistes et des ambulanciers » explique le Dr Delelis-Fanien, directeur médical du Samu de Poitiers. Il contacte alors Louis Rouxel, PDG d’Exelus* et ancien médecin urgentiste, enthousiasmé par le projet. La société fabrique déjà ces outils, reste à les modéliser pour qu’ils soient mobiles. De son côté, le Dr Delelis-Fanien convainc une société d'ambulances d’embarquer le nouveau système de télémédecine Nomadeec, constitué d’une tablette 4G connecté à plusieurs appareils médicaux dont un électrocardiogramme et un tensiomètre.
« Partant du constat que les outils de télémédecine utilisés dans les Ehpad évitent aux personnes âgées de se déplacer inutilement, j’ai transposé ce principe à l’activité des urgentistes et des ambulanciers » explique le Dr Delelis-Fanien, directeur médical du Samu de Poitiers. Il contacte alors Louis Rouxel, PDG d’Exelus* et ancien médecin urgentiste, enthousiasmé par le projet. La société fabrique déjà ces outils, reste à les modéliser pour qu’ils soient mobiles. De son côté, le Dr Delelis-Fanien convainc une société d’ambulances d’embarquer le nouveau système de télémédecine Nomadeec, constitué d’une tablette 4G connecté à plusieurs appareils médicaux dont un électrocardiogramme et un tensiomètre. Au Samu, le médecin régulateur accède via internet aux dossiers des patients pris en charge par l’ambulance équipée.
Avec plus d’un an de recul et déjà 8 ambulances équipées et 700 dossiers traités, le Samu du CHU de Poitiers tire un premier bilan positif du nouveau dispositif d’aide à la décision et à l’orientation des patients traités en urgence. « Le fait d’avoir accès à tous ces éléments modifie la décision du médecin régulateur dans 25 % des cas, indique le Dr Delelis-Fanien. Ce n’est pas forcément un changement de diagnostic, mais ça peut être un changement dans l’orientation du malade, sur des filières spécifiques ou sur des centres hospitaliers spécialisés. Ça peut être un infarctus détecté grâce aux outils médicaux connectés, mais aussi la gestion de la prise en charge qui va être modifiée par les photos sur lesquels on va avoir un regard médical. Les avantages sont donc aussi importants pour le patient que pour le CHU. »
Sur le terrain, les ambulanciers utilisent les appareils médicaux connectés à la tablette pour examiner les victimes, remplissent un formulaire (bilan secouriste) contenu dans la tablette et prennent des photos voire des vidéos du patient, de ses plaies ou de ses blessures ou encore de son environnement. Ces éléments sont ensuite stockés dans un dossier médical anonymisé et envoyé sur un serveur protégé. Le médecin régulateur du Samu n’a plus qu’à se connecter à une plateforme sécurisée via internet pour récupérer le dossier du patient tout en dialoguant avec l’ambulancier par téléphone. 
Le Smur aussi
Le but du Samu est maintenant d’obtenir le maillage territorial le plus complet possible. Huit ambulances privées sont pour l’instant équipés de cet outil, ce qui représente 50% du territoire de la Vienne. L’investissement est conséquent puisque les sociétés privées déboursent entre 6 000 et 7 000 euros pour chaque ambulance équipée, mais il vaut le coup. « Maintenant, ce dispositif fait partie de notre prise en charge et ce serait un réel manque si nous n’avions plus cet outil. C’est une voie de non-retour, affirme le Dr Delelis-Fanien. On privilégie les ambulances équipées de Nomadeec pour certaines interventions. Le logiciel d’aide à la décision pour l’envoi des secours intègre ce paramètre et il arrive que le médecin régulateur demande d’emblée une ambulance équipée. Le nombre d’intervention pour ces ambulances est donc plus élevé. »
Aujourd’hui, le Smur teste à son tour ce dispositif enrichi d’un module médical. Il contient un examen clinique spécifique, les gestes spécifiques de médecine d’urgence et la thérapeutique. L’idée est que les médecins spécialistes du CHU (urgentistes, cardiologues, neurologues…) puissent bénéficier de ce bilan extrahospitalier le plus précocement possible pour pouvoir se préparer à accueillir le patient dans les meilleures conditions.
*Exelus est une société girondine spécialisée dans la fabrication de matériel médical.
D’après un article publié dans la Lettre d’information du CHU de Poitiers n° 257 –  24 mars 2017

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