5 millions de passages aux urgences, 6,3 millions d’entrées hospitalisation de court séjour et 18 millions de consultations en 2017. L’activité des CHU a globalement augmenté de 8% en deux ans. Décryptage de cette hausse de fréquentation…
Le nombre d’urgences a augmenté de près de 9% en deux ans. Ultime recours, les CHU deviennent le premier réflexe pour des citadins qui n’ont d’autres d’alternatives du fait de la fermeture des cabinets de généralistes et spécialistes le soir et le week-end. De même, dans de nombreux territoires ruraux et péri-urbains, les habitants ne disposent pas de médecin traitant à cause de la désertification médicale. Et en cas problème ou de crise, ils préfèrent se rendre aux urgences du CHU. Les personnes en souffrance et inquiètes sont aussi nombreuses à se présenter directement aux urgences des CHU car elles savent qu’elles seront prises en charge par des équipes spécialisées et qu’en cas de besoin, elles bénéficieront d’un accès à un plateau technique de dernière génération. D’autres facteurs entrent également en ligne de compte comme l’accroissement démographique des grands centres urbains et l’augmentation de la précarité.
En 2017, en médecine, chirurgie, obstétrique, les CHU ont accueilli 6,3 millions de patients en hospitalisation, soit 6% de plus qu’en 2015. Cette croissance s’explique essentiellement par le rôle de référence et de grand recours des CHU dans toutes les spécialités et surspécialités notamment les plus complexes et délicates comme en neurochirurgie ou en chirurgie cardiaque pédiatrie… En MCO, la croissance la plus spectaculaire est, cette année encore, celle de la chirurgie ambulatoire qui concerne désormais près de 4 actes sur 10.
En 2 ans les séjours ont augmenté de 15%, avec 380 000 en 2017 contre 330 000 en 2015. En chirurgie, la palette d’indications s’élargit et des actes de plus en plus lourds sont désormais réalisés en quelques heures seulement, grâce aux progrès de l’anesthésie, des techniques opératoires mini-invasives. Cela est vrai pour l’anévrisme de l’aorte abdominale, l’ablation de la rate, la thyroïdectomie ou certaines reconstructions osseuses. La médecine ambulatoire se développe aussi dans des disciplines comme l’allergologie, la diabétologie, l’endocrinologie, la néphrologie ou l’urologie… Le CHU de demain sera ambulatoire !
Le chiffre des consultations reste aussi très élevé avec 18 millions d’actes, preuve là-encore de l’effectivité de la vocation de référence des CHU. A noter que le périmètre de calcul des indicateurs ayant changé en 2017, les consultations psychiatriques n’étant pas prises en compte, il n’est pas possible de comparer ces données avec les résultats antérieurs.
En 2017, les CHU ont enregistré 154 360 naissances contre 153 804 en 2015. Bien que stables, ces chiffres traduisent une attractivité croissante car dans le même temps la natalité a baissé de -4,1% au niveau national (source INSEE). Désormais, un bébé sur cinq voit le jour dans un CHU !
Sources
Conférence des doyens des facultés de médecine et Conférence des directeurs généraux de CHU, CHU Amiens Picardie et CHU de Montpellier.
Dossier : L’obésité
Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.