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Vaccination anti-covid : attention aux inégalités d’accès numériques !

Le Comité de contrôle et de liaison Covid-19 (CCL-Covid-19) émet six points de vigilance sur la campagne vaccinale. Ces derniers évoquent l'impact du numérique sur la vaccination. Qu'il s'agisse de pointer les inégalités d'accès au vaccin ou de susciter un meilleur usage des outils dédiés à la sécurité sanitaire.

Le Comité de contrôle et de liaison Covid-19 (CCL-Covid-19) émet six points de vigilance sur la campagne vaccinale. Ces derniers évoquent l’impact du numérique sur la vaccination. Qu’il s’agisse de pointer les inégalités d’accès au vaccin ou de susciter un meilleur usage des outils dédiés à la  sécurité sanitaire.
«Le dispositif de prise de rendez-vous doit inclure une solution pour les personnes sans téléphone et sans accès internet», estime le Comité de contrôle et de liaison Covid-19. Dans son avis, adopté ce 22 janvier, il entend clarifier l’apport réel des outils numériques dans le contexte sanitaire et vaccinale actuel. Ces points de vigilance couvrent un large spectre de recherche et avance de potentielles solutions.

Des inégalités dans la campagne de vaccination 

Le comité relève d’abord le manque de priorisation concernant la campagne, au vu de l’extension des groupes prioritaires. «Dans un contexte de quantité de vaccin limitée, cette extension non contrôlée amène, sur les territoires à une situation de type  »premier inscrit, premier servi »».
Cette situation développe des frustrations pour les populations qui ne peuvent pas accéder à la vaccination. Les inégalités sociales de santé sont alors visibles. Les premiers inscrits étant les personnes les plus à même à saisir le dispositif de prise de rendez-vous. Un dispositif d’accompagnement doit être mis en place pour les personnes ne parvenant pas à obtenir de rendez-vous. Ces inégalités d’accès sont acccentuées par la fracture numérique.
L’ensemble du territoire français n’est pas intégralement développé en matière de technologie. En conséquence le CCL propose d’inclure une solution pour les personnes ne possédant pas de téléphone ou d’accès internet.

Le droit à l’information des personnes concernées

La demande de vaccination dépasse aujourd’hui l’offre de stocks. La population et les acteurs de la vaccination doivent prendre conscience du «déséquilibre existant entre  »besoins, demandes et offres »».
Afin d’éviter toute panique ou situation à problème, le comité considère qu’une communication infaillible doit être établie. Cette circulation d’informations doit se faire entre les patients, le personnel vaccinant et les collectivités territoriales.
Cette communication doit être «régulière, transparente, loyale et claire» concernant les stocks de vaccins, les disponibilités des doses, par département et par centre de vaccination. Le comité évoque également l’idée d’établir un tableau prévisionnel des doses.

Des outils de gestion de la campagne de vaccination

Afin de gérer et réguler cette campagne, à court terme, la CCL évoque la nécessité d’un tableau de bord d’indicateurs. Au niveau national, comme territorial, ce dispositif permettrait de visualiser l’avancement de la vaccination.
Le comité souhaite aussi y intégrer les facteurs de la couverture vaccinale par population cible, le respect des priorisations retenues et de la complétude des vaccinations réalisées.

Un système d’information au service des professionnels vaccinant

Le système d’information (SI) actuellement en place souffrirait de lacunes, pointées par les professionnels. Bien qu’il soit simple d’utilisation, les utilisateurs remarquent une «redondance de saisie d’informations.
Localement des organisateurs de centres indiquent devoir ressaisir les données, pour faire remonter leurs activités vaccinales aux autorités régionales. Le comité propose donc la création d’une option de requêtes ainsi que d’exports de données.

Un système d’information participant à la sécurité sanitaire

Les professionnels de santé disposent d’un dispositif de suivi des évènements indésirables, liés à la vaccination. Cet appareil se compose de différents outils: CRP, portail de signalements alimenté à la fois par les professionnels et par les usagers, ainsi que des études prospectives.
Le CCL propose la création d’un point d’information hebdomadaire sur la situation en France. Avec une analyse et une synthèse régulièrement diffusées, le SI permettrait de renforcer la sécurité sanitaire. Le comité estime qu’une synthèse de la situation étrangère est également nécessaire.

L’importance des données d’intérêt général 

Ce concept vise à définir les situations où les données d’un acteur privé peuvent être mise à disposition du public, par souci de «motif d’intérêt général».
Actuellement, la prise de rendez-vous est gérée par des éditeurs. «D’autres acteurs privés pourront être mobilisés dans les mois à venir», prévient le CCL. Dans ce cadre, ces acteurs devront recueillir des données.
Au vu d’une telle situation, le comité estime qu’un «cadre réglementaire ou juridique ou contractuelle» doit être envisagé et mis en oeuvre. Celui-ci permettrait d’utiliser les données d’acteurs privés, pour un motif d’intérêt général.
L’accès aux données du privé, et leurs utilisations, doivent se faire dans la plus grande confidentialité ainsi que dans le respect du secret médical.
Pour en savoir plus: Points de vigilance du CCL du 19 janvier

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