Venir travailler à l’hôpital : bientôt une promenade de santé !

Embouteillages, difficultés d'accès, pollution, énervement... Tel est le lot des 10 000 automobilistes qui se rendent chaque jour au CHU de Grenoble et, quand enfin, ils ont réussi à franchir l'enceinte de l'hôpital, il leur faut trouver une place sur un parking déjà plein ; véritable casse-tête et source inépuisable de stress.

Embouteillages, difficultés d’accès, pollution, énervement… Tel est le lot des 10 000 automobilistes qui se rendent chaque jour au CHU de Grenoble et, quand enfin, ils ont réussi à franchir l’enceinte de l’hôpital, il leur faut trouver une place sur un parking déjà plein ; véritable casse-tête et source inépuisable de stress.

En élaborant un plan de déplacement (PDE), le CHU de Grenoble a pris le problème à bras le corps, soutenu par les partenaires sociaux très impliqués dans cette initiative. Soucieux d’inscrire l’hôpital dans la cité, Jean-Pierre Bastard, Directeur général du CHU et maître d’ouvrage du PDE rappelle combien le CHU influence le dimensionnement des infrastructures des communes où il est implanté : « le CHU doit se tourner vers les agglomérations qui l’accueillent et s’associer aux réflexions portant sur les déplacement des agents et des usagers du CHU notamment au groupe d’étude sur le temps des villes piloté par le Conseil Général de l’Isère.»

Le CHU doit également tenir compte des remarques de l’ANAES qui a réprouvé la mauvaise accessibilité du site Nord, en particulier pour les personnes à mobilité réduite « ce qui détonne dans une agglomération connue pour ses efforts en direction des personnes handicapées. »

Le CHU doit surtout veiller à la santé des grenoblois qui subissent déjà de fréquents pics de pollution et limiter, autant que faire se peut, les émissions de gaz de pot d’échappement.

Inscrit dans la dynamique des contrats locaux d’amélioration des conditions de travail, le PDE propose des réponses concrètes aux difficultés d’accès, aux stationnements anarchiques qui finissent par entraver le fonctionnement de l’hôpital, aux encombrements des voies, avec la volonté de préserver l’environnement et de promouvoir le développement durable.

En novembre 2002, une enquête a été lancée auprès des 8 200 personnels de l’hôpital* qui permit de déterminer les habitudes de circulation, les marges d’amélioration et les actions à privilégier.

Les marges d’améliorations : 66% des automobilistes se déclarent disposés à utiliser les transports publics, 7 % des cyclistes occasionnels peuvent être fidélisés moyennement des aménagements de pistes et 13 % des automobilistes sont prêts à abandonner la voiture pour la petite reine. Quant au covoiturage, la moitié des répondants veut bien le tenter.

Cinq pistes de progrès ont été arrêtées : il est prévu de renforcer les contrôles d’accès des automobilistes aux sites, de réglementer le stationnement et de privilégier le covoiturage.
Parallèlement le CHU a négocié des tarifs avantageux pour inciter le personnel à utiliser les transports publics dont les services seront améliorés. Une campagne d’information du personnel sur le tram, le réseau départemental Trans-Isère et les lignes TER de la SNCF est prévue. Une étude a même démontré l’économie générée par l’abandon de la voiture au profit du transport collectif.
Quant aux cyclistes, ils bénéficieront de meilleures conditions de stationnement, de plus de sécurité et de confort sur les sites et sur le réseau cyclable urbain.
Les marcheurs verront leurs cheminements améliorés.
Enfin un travail de fond sera mené sur la culture de l’établissement en intégrant les déplacements dans les projets d’aménagement.

Et Jean-Pierre Bastard conclut en insistant sur les responsabilités d’un hôpital citoyen, respectueux de son environnement, dont le fonctionnement ne peut évoluer que grâce la mobilisation de tous les hospitaliers.

* taux de réponse : 25%

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