Vers des Alpes Sans Sida : le CHUGA s’engage !

Le COREVIH Arc Alpin (Comité régionale de lutte contre les Infections sexuellement transmissibles et le VIH), soutenu par le CHU Grenoble Alpes (CHUGA) a lancé une ambitieuse campagne de santé publique «Vers des Alpes Sans Sida 2030».

Le COREVIH Arc Alpin (Comité régionale de lutte contre les Infections sexuellement transmissibles et le VIH), soutenu par le CHU Grenoble Alpes (CHUGA) a lancé une ambitieuse campagne de santé publique «Vers des Alpes Sans Sida 2030».

Objectif 2030 : 0 nouvelle infection, 0 décès, 0 discrimination

«Face à cet enjeu de santé publique majeur, il convient d’unir nos forces et de renforcer nos actions à mener dans la recherche, la prévention et la prise en charge médico-sociale, souligne Monique Sorrentino, Directrice générale du CHUGA. En fédérant tous les établissements de santé de l’Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie mais aussi tous les centres médico-sociaux, les structures associatives, les réseaux de ville et les collectivités, le COREVIH Arc Alpin se donne les moyens de lutter efficacement contre le Sida et d’atteindre ses 3 objectifs prioritaires d’ici l’année 2030: 0 nouvelle infection VIH, 0 décès lié au Sida et 0 discrimination». 

Experts, associations et patients, mains dans la main

De nombreux experts issus des centres hospitaliers d’Annecy et de Grenoble, mais aussi des représentants associatifs et un patient porteur expert ont ensuite pris la parole pour présenter la stratégie Vers des Alpes Sans Sida en 2030 et témoigner de leur expérience. 
«C’est une formule qui a déjà été employée, nous semble aujourd’hui d’une grande actualité : nous sommes à un tournant crucial de l’épidémie d’infection par le virus de l’imunodéficience humaine, le VIH. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, nous sommes en mesure de mettre fin à cette épidémie dans le monde, et en particulier en France», explique Olivier Epaulard, professeur d’infectiologie au CHU Grenoble Alpes et président du COREVIH arc alpin.
Aller «Vers des alpes sans sida en 2030», est un défi de taille. «Cela passe par l’implication de toutes et tous. Qui que nous soyons, quelle que soit la place que nous occupons dans la société civile. Chaque engagement pour éradiquer le VIH en Arc Alpin est essentiel. Celui des élu.e.s tout particulièrement. Nous sommes d’ores et déjà heureux d’annoncer le soutien de 15 élu.e.s reçu en quelques semaines. La fin du VIH passe par les territoires, les villes et les actions de terrain…, l’engagement de chacun, chacune», ajoute Sylvie Vanderschilt coordinatrice d’un pôle d’écoute de sida info service et vice-présidente du COREVIH arc alpin.

4 actions  prioritaires :

– Intensifier le recours au dépistage: d’une part dépister chacun.e au moins une fois dans sa vie, et d’autre part dépister régulièrement les personnes exposées, en utilisant tous les outils à notre disposition : test au laboratoire, test rapide au plus près des personnes à risque, autotest en accès libre en pharmacie. 
– Traiter toute personne chez qui l’infection est découverte: parce que le traitement est aujourd’hui beaucoup plus simple, parce qu’ainsi la personne ne sera jamais en stade sida, qu’elle ne présentera aucune des complications auxquelles expose le virus, et qu’elle ne sera plus contagieuse après quelques mois, brisant ainsi la chaïne de contamination. 
– Permettre à toutes et toutes d’accéder aux différents modes de prévention: les préservatifs féminins et masculins ; le traitement d’urgence après une prise de risque (traitement post-exposition, TPE) ; et le traitement préventif au quotidien pour les personnes à risque (traitement pré-exposition, ou PrEP).
– Informer chacun.e de la meilleure attitude face au virus: s’en protéger d’une part, mais d’autre part n’avoir aucun geste ou parole de rejet ou de dénigrement envers les personnes vivant avec le VIH. 

Des signes prometteurs de la fin de l’épidémie

«Même si notre région garde une forte prévalence de VIH, nous avons fait des progrès notables depuis 2015 : par exemple, en trois ans, les dépistages au stade sida (stade avancé) sont passés de 19% à 10% des nouveaux dépistages dans l’Arc Alpin. Nous dépistons plus tôt et réduisons ainsi les risques de transmission. C’est un signe prometteur qu’on peut en finir avec le VIH sur nos territoires», ajoute le Pr Olivier Epaulard.
«La baisse spectaculaire de la mortalité liée au VIH en France est un succès majeur; elle ne doit pas faire oublier que l’épidémie est toujours active, et qu’il est important de se mobiliser, toutes et tous, pour saisir cette possibilité historique: aujourd’hui, ensemble, nous pouvons y mettre fin», concluent Sylvie Vanderschilt et Olivier Epaulard d’une même voix.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Première greffe française de larynx : récit d’une performance lyonnaise

Pour la première fois en France, un larynx a été greffé sur une femme les 2 et 3 septembre dernier. Deux mois et demi après cette opération spectaculaire qui a mobilisé douze chirurgiens issus des Hospices Civils de Lyon et autres CHU français durant vingt-sept heures, le CHU lyonnais communique sur le sujet. Quant à la patiente âgée de 49 ans, elle pourrait retrouver durablement l’usage de la parole vingt ans après l’avoir perdue.

Etudes de Médecine : Romuald Blancard ou l’un des visages de l’ouverture du 2e cycle à la Réunion

Depuis septembre, il fait partie de la première promotion d’étudiants en médecine de quatrième année de La Réunion. Pour Réseau CHU, Romuald Blancard a accepté de nous parler de l’ouverture du deuxième cycle des études médicales sur son île, mais pas seulement. Son parcours atypique, son stage en psychiatrie, ses rêves jamais trop grands etc. ont été abordés dans les locaux du nouveau campus bioclimatique de Sainte-Terre. Sans langue de bois.

Le CHU de La Réunion a pris la vague rose

La seizième édition de la Run Odysséa Réunion s’est tenue les 4 et 5 novembre sur le site de l’Étang-salé, dans l’ouest de la Réunion, et ce malgré une météo capricieuse qui a bien failli compromettre l’opération. 275 000 euros ont été récoltés. Un succès auquel est associé le CHU de la Réunion, partenaire pour la première fois cette année, et dont le baptême de l’eau a été placé sous le signe de la prévention. Reportage.

A Nancy, l’Infiny au service des MICI

En juin 2021, l’Agence nationale de la recherche annonçait le financement de douze nouveaux Instituts hospitalo-universitaires, montant ainsi le nombre d’IHU à dix-neuf avec l’ambition de faire de la France la première nation souveraine en matière de santé à l’échelle européenne. Sur ces douze nouveaux établissements, deux d’entre eux ont obtenu, en raison de “intérêt de santé publique majeur” qu’ils présentaient, le label “IHU émergent ».” C’est notamment le cas de l’IHU INFINY du CHRU de Nancy, officiellement lancé le 7 septembre dernier, et spécialisé dans la prise en charge des MICI.