Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Victoires de la médecine : 10 équipes d’avant-garde symboles de la médecine du futur

Ce 26 novembre 2011, l’histoire et l’avenir de la médecine s’étaient donné rendez-vous sous les colonnes du temple de la transmission du savoir académique : la prestigieuse université Paris Descarte qui abrite le Musée d’Histoire de la Médecine et accueillait ce soir 10 équipes de recherche d’excellence représentant les six Instituts Hositalo-Universitaires, trois Labex et une cohorte. Symboles de la médecine du futur, ces cliniciens et chercheurs ont été choisis par un jury international dans le cadre des investissements d’avenir*.

Ce 26 novembre 2011, l’histoire et l’avenir de la médecine s’étaient donné rendez-vous sous les colonnes du temple de la transmission du savoir académique : la prestigieuse université Paris Descarte qui abrite le Musée d’Histoire de la Médecine et accueillait ce soir 10 équipes de recherche d’excellence représentant les six Instituts Hositalo-Universitaires, trois Labex et une cohorte.  Symboles de la médecine du futur, ces cliniciens et chercheurs ont été choisis par un jury international dans le cadre des investissements d’avenir*.
Au travers des reportages et des interviews, les Victoires de la médecine ont  levé le voile sur la recherche biomédicale, savante alliance d’excellence scientifique, de créativité et d’ouverture aux partenariats.
Hôte des lieux, Axel Kahn, président de l’université Paris Descartes depuis 2007 et célèbre généticien et essayiste commentait le riche patrimoine de l’ancienne académie royale de chirurgie fondée au XVIIIème siècle, perpétuel symbole de la création.
La création et la volonté de découvrir de nouvelles thérapeutiques furent d’ailleurs le fil rouge de la soirée, dénominateurs communs aux 10 ambassadeurs de la médecine et de la recherche françaises présents sur le plateau.
Et pour décrypter les enjeux de leurs travaux, un duo de charme et de talent, Marina Carrère d’Encausse et Alain Ducardonnet, accompagnaient l’assistance dans cette exploration de la médecine du troisième millénaire.

Six IHU

MALADIES INFECTIEUSES : Lutte contre les contagions et améliorer la prise en charge

“90% des bactéries connues le sont depuis moins de dix ans. Nous sommes dans une révolution technologique ”.  Pr Didier Raoult – Université Méditerranée, AP-HM

POLMIT a pour objectif de développer la recherche médicale, scientifique et translationnelle. Le projet permettra la prise en charge de patients infectés et éventuellement extrêmement contagieux avec 90 chambres répondant à des normes spécifiques (NSB3), une unité de réanimation, des laboratoires. L’institut s’articurlera autour de huit plateformes technologiques. Six axes sont privilégiés : lutte contre la contagion et prise en charge, diagnostic, épidémiologie, recherche fondamentale, valorisation et enseignement. En matière de santé, POLMIT cible l’observation des mécanismes de contagion, la mise en place de système de lutte contre la contagion, la standardisation de la prise en charge des malades infectés sur le plan diagnostique et thérapeutique afin d’optimiser l’efficacité et le coût de leur prise en charge.

CARDIOLOGIE :  Mise au point de nouvelles techniques de diagnostic, de prévention et de traitement des troubles du rythme cardiaque

“La mortalité par mort subite est égale à la mortalité du cancer du sein, du cancer du foie, du cancer du poumon et du sida réunies
Pr Michel Haissaguerre – Université de Bordeaux, INSERM, CHU de Bordeaux
LIRYC, l’Institut de Rythmologie et de modélisation Cardiaque permettra de développer un programme multidisciplinaire de recherche, de formation, de soins et de tranfert unique au monde, associant un large éventail de compétences afin de comprendre, identifier et traiter les troubles du rythme cardiaque qui sont une des premières cause de décès. Le projet associe en effet des équipes de cardiologie, d’électrophysiologie, d’imagerie, et de modélisation du signal afin de mener des recherches expérimentales et cliniques, qu’il s’agisse de la fibrillation auriculaire (première cause d’embolie cérébrale), de la fibrillation ventriculaire (cause essentielle des morts subites), ou de la dyssynchronie ventriculaire (facteur d’insuffisance cardiaque). Le projet permettra aussi de recruter les expertises actuellement absentes en France et de les associer aux équipes de niveau international présentes sur le site. Les recherches menées concernent aussi bien l’identification des anomalies structurelles des tissus, des anomalies fonctionnelles identifées par l’étude cartographique de l’activité électrique et l’IRM à haute résolution couplées à la modélisation. Cet éventail de compétences permettra des actions de formation pluridisciplinaires destinées aux professionnels de santé comme aux chercheurs et ingénieurs, renforçant à terme le potentiel de recherche mais aussi la capacité de développer des partenariats et de créer des entreprises innovantes dans le domaine des technologies pour la santé.

CARDIO-METABOLISME : Traitement personnalisé adapté aux caractéristiques des individus grâce au phénotypage moderne.

“De nouvelles pistes pour de nouveaux médicaments dans les maladies cardio-métaboliques”. Pr Karine Clément – Université Pierre et Marie Curie, INSERM, CHU Pitie-Salpêtrière (AP-HP)
ICAN, Institut International pour la recherche et les soins médicaux dans les maladies cardiométaboliques (diabète, insuffisances cardiaques, obésité…) intègre la recherche fondamentale et expérimentale à la recherche clinique en cardiométabolisme. La pierre angulaire d’ICAN sera un plateau de recherche translationnelle aux capacités de phénotypage unique qui optimisera les biobanques dédiées et le traitement des données. Le défi d’ICAN est d’entrer dans l’ère de la médecine prédictive, qui consiste à gérer les maladies cardiométaboliques au cours du cycle de vie, depuis l’identification de susceptibilité individuelle, à la prévention, au diagnostic précoce, à la préemption de complications. L’objectif clinique est un traitement personnalisé adapté aux caractéristiques des individus (génétique, dommage tissulaire, mode de vie), grâce au phénotypage moderne. Le développement d’outils de diagnostic est aussi nécessaire pour prédire la réponse au traitement.

NEUROSCIENCES : Progrès dans la prise en charge des maladies du système nerveux

“Diminuer le handicap et améliorer la vie des patients atteints de maladies neurologiques”.  Pr Bertrand Fontaine – Université Pierre et Marie Curie, INSERM, CHU Pitie-Salpêtrière (AP-HP)
A-ICM rassemble une masse critique de compétences de recherche, de formation et de soin dans le domaine des maladies du système nerveux, pour comprendre leur mécanisme et développer des outils de diagnostic, de prévention et de traitement : maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, sclérose en plaques, crises d’épilepsie… Pour transformer les résultats des recherches en nouveaux procédés et outils thérapeutiques, ce projet s’appuie sur la construction d’une infrastructure de recherche translationnelle comportant une plateforme d’imagerie et d’électrophysiologie, un centre de traitement de données et de biostatistiques, et deux centres de modélisation (modélisation animale, modélisation cellulaire et criblage de candidats médicaments) et un centre d’essais cliniques. Largement ouvert aux partenariats industriels, ce projet permettra d’accroître la visibilité de la France au plan international dans les neurosciences.

GENETIQUE : Apporter des solutions innovantes en matière de diagnostic, de thérapeutique, de soins et de formation sur les maladies rares

“Comprendre les maladies rares, identifier les malades pour prévenir et traiter”. Pr Alain Fischer représenté par le Pr Corinne Antignac – Université Descartes, INSERM, CHU Necker (AP-HP)
IMAGINE est centré sur les maladies rares, leurs structures génétiques et leurs conséquences sur la vie des patients. Il abordera les défis lancés par les maladies rares, au nombre de 7 000, qui affectent 3 à 4% de la population. Leurs conséquences sont souvent dramatiques et représentent un fardeau considérable pour les patients et leurs familles. Le projet a vocation à approfondir les connaissances et apporter des solutions innovantes en matière de diagnostic, de thérapeutique, de soins et de formation sur les maladies rares. Il s’appuiera sur une équipe de plusieurs centaines de chercheurs, médecins et personnels paramédicaux, soutenue par un réseau de partenaires institutionnels, associatifs et privés. Cet institut s’appuie sur le centre hospitalier universitaire de Necker et l’université Paris V, sur 11 centres de référence maladies rares et leurs filières de soins respectives et sur une cohorte de 32.000 patients atteints de différentes maladies rares. Il donnera une impulsion significative à la prise en charge des patients atteints de maladies rares, grâce au développement d’un diagnostic précoce, précis et personnalisé et à des thérapies adaptées. L’objectif est de créer un modèle qui pourra être appliqué à d’autres maladies rares et au-delà.
CHIRURGIE : Nouvelle approche de la chirurgie adaptée à chaque patient grâce au guidage par l’image, à la modélisation et à la robotique

“Comment reconstruire à partir d’une image médicale une image virtuelle et guider le chirurgien à distance. Le pilote automatique dont on rêve”. “90% des bactéries connues, on les connait depuis moins de dix ans. Nous sommes dans une révolution technologique ” Pr Jacques Marescaux – Université de Strasbourg, INSERM, CHU de Strasbourg
MIX-Surg est un projet d’institut de chirurgie mini-invasive guidée par l’image, s’appuyant sur des compétences interdisciplinaires et de forts partenariats industriels, et rassemblant plusieurs spécialités médicales actuellement séparées pour parvenir à réaliser des interventions chirurgicales hybrides combinant gestes chirurgicaux et guidage par l’image. Il s’agit d’installer une plateforme de 17 blocs opératoires mixtes dédiés au soin, à la recherche et à la formation, capable d’attirer les experts mondiaux du domaine et les industries du dispositif médical pour développer de nouvelles procédures et une nouvelle instrumentation, en commençant par la chirurgie abdominale pour s’étendre ensuite à d’autres organes. L’instrument combiné à l’expertise permettra la réalisation d’un ambitieux programme de recherche de chirurgie hybride personnalisée alliant chirurgie assistée par ordinateur, robotique et dispositifs médicaux hybrides, ainsi qu’un programme de formation à cette discipline nouvelle pour les chirurgiens comme pour les ingénieurs et les professionnels de la santé ou de la recherche et développement.

Trois Laboratoires d’excellence (Labex)

NEUROLOGIE : Identifier des cibles thérapeutiques pour corriger les symptômes ou ralentir l’évolution de maladies neurologiques ou psychiatriques

“On peut aujourd’hui voir des molécules se déplacer à l’intérieur des synapses. En observant leur assemblage, on peut comprendre les mécanismes affectées dans les pathologies du cerveau”.
Daniel Choquet – Université de Bordeaux
Le projet BRAIN qui fédère cinq instituts en neurosciences à Bordeaux a un double objectif : mieux comprendre le fonctionnement normal du cerveau afin d’identifier ses dysfonctionnements dans des situations pathologiques et explorer de nouvelles méthodes d’imagerie en utilisant les nanotechnologies. Les recherches pluridisciplinaires visent à améliorer le traitement des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, ou des troubles psychiatriques (dépression, troubles alimentaires comme l’anorexie…).

CANCEROLOGIE Mieux connaître les cancers afin de découvrir des traitements innovants

“Traiter les personnes atteintes de cancer avec des thérapies ciblées .pour tuer uniquement les cellules cancéreuses”.
Pr Patrick Mehlen – Université de Lyon. Les thématiques abordées du Labex DEVWECAN s’inscriront dans un continuum entre recherche fondamentale et recherche clinique, notamment avec le Centre Léon Bérard et les Hospices Civils de Lyon. Ce projet permet d’aborder de nombreux aspects liés à la croissance des tumeurs : vieillissement et mort cellulaire, cellules souches, migration cellulaire et métastases.

MALADIES INFLMAMATOIRES : Acquérir les connaissances fondamentales et de développer des traitements innovants pour les maladies inflammatoires

“Les maladies inflammatoires touchent plusieurs organes et les mécanismes peuvent être communs”. Pr Renato Monteiro – Université de Paris 7 et 18 équipes de recherche
Créer un Institut de recherche sur les maladies inflammatoires touchant différents organes (rein, foie, pancréas, poumons…).. Cet institut constituera un pôle d’excellence pour le développement de recherches fondamentales sur les mécanismes moléculaires impliqués dans le déclenchement, l’évolution fréquente vers une fibrose des maladies inflammatoires et le développement de nouveaux traitements.

Une cohorte

CANCEROLOGIE : Développement de nouvelles thérapies, amélioration de la qualité de la vie des patientes atteintes d’un cancer du sein

“Malgré leur efficacité indiscutable, les traitements contre le cancer du sein présentent une toxicité chronique qui va toucher plus de 30000 patientes par an, et qui changent finalement la qualité de la vie”. Dr Fabrice André – Institut Gustave Roussy, INSERM

Cette cohorte CANTO a pour objectif l’étude des toxicités chroniques des traitements anticancéreux chez 20 000 patientes atteintes d’un cancer du sein localisé. Le projet est coordonné par l’Institut Gustave Roussy en forte coopération avec le Centre de Lutte Contre le Cancer Georges François Leclerc de Dijon et la Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer.  Grâce à cette cohorte, les chercheurs  disposeront d’une importante base de données clinico‐biologiques sur les toxicités chroniques liées au traitement du cancer (problème de santé publique émergent et encore sous–étudié) et d’une biobanque unique attractive pour des partenariats académiques et industriels.

Siège de l’IHU Liryc et du labex Brain, Bordeaux est à l’honneur

« Longtemps polarisés sur les soins de très haut niveau, les CHU  ont la conscience, la conviction et le désir de développer leur deux autres branches, la recherche et l’enseignement, ces trois missions fondent l’identité hospitalo-universitaire française et son originalité. Grâce aux Investissements d’avenir, les moyens supplémentaires alloués à la recherche française l’aideront à trouver la place qui est la sienne à l’international. Pour aller de l’avant, il faut que tombent les murs, que les équipes des CHU travaillent de façon plus concertées avec la médecine libérale pour constituer des cohortes plus nombreuses et participer ensemble, en lien avec l’industrie pharmaceutique, à l’émergence de nouvelles pistes pour de nouveaux traitements. » Alain Hériaud, Président de la Conférence des Directeurs Généraux de CHU et Directeur Général du CHU de Bordeaux.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”