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Dépression : en parler pour mieux la soigner, le CHU de Nîmes se mobilise

A l’occasion de la Journée européenne de la dépression du 27 octobre 2016, le CHU de Nîmes présente son pôle de Psychiatrie. Il détaille son offre de soins des urgences à l’accompagnement vers un retour au domicile, en passant par l'hospitalisation. Ces services dispensent toute une palette de thérapies présentée en détail. Par cette communication, le CHU de Nîmes rappelle l’importance de lutter contre les préjugés qui stigmatisent toujours trouble mental qui touche ou touchera une personne sur dix durant sa vie, principalement des femmes et le plus souvent au cours de leur adolescence.
A l’occasion de la Journée européenne de la dépression du 27 octobre 2016, le CHU de Nîmes présente son pôle de Psychiatrie. Il détaille son offre de soins des urgences à l’accompagnement vers un retour au domicile, en passant par l’hospitalisation. Ces services dispensent toute une palette de thérapies présentée en détail. Par cette communication, le CHU de Nîmes rappelle l’importance de lutter contre les préjugés qui stigmatisent toujours trouble mental qui touche ou touchera une personne sur dix durant sa vie, principalement des femmes et le plus souvent au cours de leur adolescence.
Depuis 2013, les services prenant en charge la dépression ont été regroupés au sein du pôle de Psychiatrie qui abrite différentes filières adaptées aux parcours et aux besoins de chaque patient :
Consultations ambulatoires : pour la large majorité des personnes, les soins de la dépression se réalisent dans le cadre d’un suivi régulier en consultation. Le CHU de Nîmes dispose de plusieurs Centres médico-psychologiques (CMP) composés d’équipes pluridisciplinaires : psychiatres, psychologues, infirmiers, assistants sociaux, aides-soignants et secrétaires ; 
–   Hospitalisation complète : dans certains cas particuliers de dépression sévère, quand  le traitement ambulatoire est insuffisant et qu’une surveillance intensive est souhaitable, une hospitalisation sera indiquée. L’hospitalisation aura lieu dans une des trois unités du CHU où  les séjours dépassent rarement un mois. 
 – Les huit lits de l’Unité d’évaluation médico-psychologique (UEMP) reçoivent les patients en situation de crise, souvent après une tentative de suicide. La dépression fait partie des diagnostics retrouvés souvent dans cette unité. L’équipe de l’UEMP vérifie l’intercurrence de troubles somatiques, organise et oriente les soins pendant les quelques jours que durent les hospitalisations, tout en accompagnant la personne malade pendant les moments difficiles. 
– La clinique des troubles thymiques (UTT) est spécifiquement désignée pour accueillir les personnes qui souffrent des troubles de l’humeur tels la dépression. Cette unité compte 20 lits en chambres individuelles, sécurisées, qui comportent toutes une salle de bain.
 Des unités adaptées aux personnes moins âgées (clinique de psychologie médicale du jeune adulte – UJA) et plus âgées (clinique médico-psychologique de la personne âgée) existent aussi dans le nouveau bâtiment de Psychiatrie avec des conditions semblables à celles de l’UTT. 
–  Hôpital de jour : il prend en charge des personnes malades requérant un soutien psychiatrique intensif pendant la journée. Des activités d’évaluation, de diagnostic et de traitement sont proposées pour développer l’autonomie et favoriser la socialisation. L’objectif est de prévenir ou raccourcir une hospitalisation complète et de favoriser le retour à la vie en société. 
– Urgences : un accueil est disponible aux urgences 24h sur 24 et sept jours sur sept. En cas d’urgences psychiatriques, une équipe de soignants peut intervenir à tout moment, aux urgences comme dans les autres services de soins, et orienter la prise en charge.

Reconnaître la dépression majeure

Trouble sévère, la dépression majeure va avoir des répercussions dans le couple, les relations avec l’entourage familial et amical, entraîner un absentéisme au travail, l’arrêt des études, des difficultés à élever ses enfants ou des problèmes financiers.
 Le déclenchement des épisodes dépressifs est souvent (mais pas toujours) lié à des stress dans sa vie quotidienne. Des facteurs génétiques sont impliqués dans 40 % des cas. Dans 60 %, la dépression est liée à des causes externes telles que a perte précoce d’un de ses parents, ou des maltraitances dans l’enfance. 
La dépression peut aggraver des pathologies comme les maladies cardiaques, les problèmes métaboliques (obésité, diabète), les accidents vasculaires cérébraux, peut-être certains cancers et augmenter le risque de consommer de l’alcool et des drogues. En cas de dépression majeure, le risque de suicide est aussi accru : 4 à 10 % des personnes déprimées mettent fin à leurs jours (contre moins de 0,02 % de la population générale), et 60 % des personnes qui se sont suicidées souffraient de dépression. Du fait de sa fréquence et sa gravité, l’OMS estime que la dépression majeure représente en France (et dans le monde) la troisième cause de handicap majeur après les douleurs dorsales et cervicales, et les atteintes des organes des sens (vue, audition).
Comment soigner la dépression majeure ?
Une bonne alliance entre le médecin et son patient, basée sur la confiance mutuelle est essentielle. L’enjeu à court terme est d’obtenir une rémission des symptômes dépressifs et un retour à l’état de fonctionnement antérieur et, à long terme, de parvenir à retrouver une bonne qualité de vie et éviter les récidives.

À l’heure actuelle, les deux grands types de thérapie de la dépression majeure sont les antidépresseurs et certaines psychothérapies.

Les antidépresseurs doivent être pris tous les jours sur une période allant de six mois à deux ans selon l’histoire du patient (voire plus si on veut éviter une récidive chez les personnes à risque). Ils mettent plus de trois semaines à commencer à faire effet. Environ 30 % des personnes seront en rémission après le premier traitement. Les effets secondaires les plus fréquents de ces traitements sont des nausées en début de traitement (qui passent en quelques jours), des problèmes digestifs et des sueurs. On associe parfois aux antidépresseurs d’autres médicaments (comme le lithium ou les antipsychotiques) pour augmenter leur efficacité. L’utilisation des antidépresseurs chez les adolescents et les adultes jeunes doit être réservée aux dépressions plus sévères en raison du risque suicidaire chez un faible nombre de cas en début de traitement.
Pour les dépressions majeures d’intensité légère à modérée, les psychothérapies dites « cognitives et comportementales », « d’activation comportementale », ou « interpersonnelles » ont montré un effet similaire aux antidépresseurs. Comme pour tout traitement, elles nécessitent un thérapeute compétent et empathique. Le traitement dure plusieurs semaines à raison d’une séance individuelle ou de groupe par semaine. 
D’autres traitements et approches ont montré leur intérêt :
l’électroconvulsivothérapie (ou sismothérapie) consiste à provoquer une crise d’épilepsie sous anesthésie générale brève. Le traitement est totalement indolore, le patient étant endormi. Cette technique est en général réservée aux dépressions très sévères ou en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux traitements pharmacologiques ;
la méditation de type « mindfulness » est un processus d’attention, ciblant le « ici et maintenant ». Cette thérapie, enseignée durant huit semaines, puis pratiquée seul à domicile, a montré des bénéfices en termes de prévention des récidives ;
la stimulation magnétique transcrânienne stimule certaines régions du cerveau à l’aide d’un aimant. Le patient reste éveillé et la procédure est indolore ;
la luminothérapie consiste à s’exposer quotidiennement durant six semaines à une lumière de 10 000 lux. Cette technique est surtout intéressante pour les dépressions saisonnières dans les régions à faible luminosité hivernale. Sous la latitude nîmoise, une marche quotidienne est largement suffisante ;
l’hygiène de vie joue, par ailleurs, un rôle majeur dans la prévention de la dépression. Il est donc vivement recommandé de pratiquer une activité physique trois à quatre fois par semaine, de réduire la consommation d’alcool et de drogues, d’avoir une bonne hygiène de sommeil, de manger équilibré et d’avoir une vie sociale.
L’entourage, la famille et les amis, ont un rôle majeur à jouer pour soutenir la personne malade dans sa lutte contre un ennemi coriace. En effet, être présent est souvent suffisant, il faut éviter de juger, de minimiser les problèmes. Ainsi, des phrases simples sont souvent utiles : « Je suis ici pour toi », « Tu comptes pour nous» ou « Nous ferons face ensemble ».
Comment évolue la dépression majeure ?
Le plus souvent, l’épisode de dépression majeure va disparaître au bout de plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans traitement (dans 50 % des cas, l’épisode dure moins de trois mois, mais dans 25 % plus d’un an). Un traitement efficace va permettre de réduire ce temps jusqu’à la rémission et permettre ainsi au patient de retrouver un fonctionnement adéquat plus rapidement.
Environ 75 % des personnes présentent au cours de leur vie une récidive de leur dépression, dont 30 % dans les trois ans suivant la première dépression. Le risque de récidive est plus important si le trouble dépressif a commencé tôt, chez ceux qui ont déjà fait plusieurs épisodes dépressifs antérieurs, si la dépression précédente a duré longtemps et était sévère, s’il persiste des symptômes résiduels (par exemple de l’anxiété, des troubles du sommeil, de la fatigue) après le dernier épisode, et s’il y a une histoire familiale de troubles de l’humeur. Chez les personnes chez qui les récidives sont fréquentes, il peut être utile de recevoir un traitement au long cours. 
Enfin, 15 % des personnes vont présenter une forme chronique de dépression avec la persistance de symptômes quotidiens.
L’apport de la recherche
De nombreux travaux de neurosciences aident à mieux comprendre les mécanismes biologiques conduisant à la dépression. ont suggéré le rôle du dysfonctionnement de certains neuromédiateurs comme la sérotonine, la noradrénaline, ou la dopamine, et plus récemment le glutamate. On sait aussi que certains facteurs impliqués dans la croissance des neurones, comme le BDNF, montrent des taux anormaux. Le système qui régule la réponse au stress, comme celui du cortisol, est aussi souvent perturbé chez les personnes déprimées. Plusieurs études ont également souligné le fait que la dépression s’accompagne d’un état inflammatoire biologique. De récentes études de neuro imagerie montrent, en outre, que diverses régions cérébrales, celles par exemple impliquées dans le contrôle des informations et la régulation des émotions, présentent un fonctionnement anormal, ou des volumes diminués durant la dépression. Plus récemment, des études ont montré comment les maltraitances dans l’enfance pouvaient affecter au long cours l’expression des gènes via des mécanismes persistants dits « épigénétiques ». L’ensemble de ces atteintes contribue à créer le tableau clinique complexe de la dépression.
Groupes de soutien et d’information sur le Gard 
REVIVRE : href= »http://www.revivre.org » target= »_blank »
UNAFAM : href= »http://www.unafam.org/-30-Gard-.html » target= »_blank »
Groupes d’entraide mutuelle : href= »http://epiphyte-gem.com/ » target= »_blank »

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