"Offrir un programme sportif adapté et original aux patientes opérées d’un cancer du sein" Telle est la proposition de Solution RIPOSTE (Reconstruction, Image de soi, Posture, Oncologie, Santé, Thérapie, Escrime). Regroupant des patientes, des médecins, des soignants et des maîtres d’armes, cette association a mis au point des ateliers d’escrime exclusivement dédiés aux patientes atteintes d’un cancer du sein dès 4 à 6 semaines après la chirurgie, y compris pendant la chimiothérapie et/ou la radiothérapie.
Au CHRU de Nancy et à l’Institut de Cancérologie de Lorraine (ICL), les patientes suivies pour un cancer du sein, sportives ou non, peuvent s’inscrire à ce programme original. La pratique de l’escrime adaptée est soumise au préalable à une évaluation médico-sportive afin de vérifier l’absence de contre-indication médicale. Ce bilan fonctionnel est réalisé à l’ICL par le Dr Cécile Delattre et au CHRU par les équipes du Dr Mathias Poussel au Centre de référence sur l’évaluation médico-sportive.
« La structure d’accueil doit être agréée « Escrime adaptée » après avoir répondu à un cahier des charges précis. Les maîtres d’armes suivent une formation pointue et adaptée aux patientes », précise Mathias Poussel (par ailleurs escrimeur et membre de la Fédération Française d’Escrime). À Nancy, les séances ont lieu tous les vendredis à la Salle d’Armes du Cercle d’Escrime de Vandoeuvre (Parc des Sports) et sont assurées par le Maitre Daize. La Fédération Française d’Escrime et la Ligue Lorraine d’Escrime offrent la licence et prêtent les équipements assurant ainsi la totale gratuité de ce programme pendant un an.
Une activité sportive adaptée à la pathologie des patientes : « L’escrime est particulièrement adaptée pour lutter contre l’enraidissement de l’épaule souvent constatée après une chirurgie du cancer du sein » expliquent de concert les Drs Delattre et Poussel. Cette activité permet en effet de faire travailler la mobilité du bras, mobilise le haut du corps pour la coordination, le bas du corps pour l’équilibre tout en sollicitant plus globalement le système cardio-vasculaire. L’amplitude du geste éduqué par le maître d’armes, poussant les parades hautes de plus en plus loin et de plus en plus haut, fait travailler épaule et bras enraidis par les cicatrices. « Et la tenue d’escrime, identique pour toutes et couvrant tout le corps, gomme les différences socio-professionnelles, occultant également les marques des points de radiothérapie », fait remarquer le Dr Poussel.
L’engouement des premières séances incite l’équipe à étendre cette activité physique au plus grand nombre et au plus près du domicile de chacune.
Sur Metz, à Saint-Dié des Vosges ou encore à Verdun, le projet est lancé. Une étude clinique sera également menée dans le cadre d’un projet de recherche structuré liant l’expertise des médecins du sport et celle des médecins de l’ICL : « l’idée est d’avoir une photographie des patientes avant le démarrage de l’escrime adaptée, puis à 3 mois, 6 mois et un an », commente le Dr Mathias Poussel. Il s’agit là d’un projet de recherche unique en France, fruit d’un partenariat entre l’ICL et le CHRU de Nancy.
Pour en savoir plus : la plaquette d’information en ligne