Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Macron président, Agnès Buzyn ministre de la Santé et l’appel d’urgence des CHU à renégocier l’ONDAM

Emmanuel Macron, élu président de la République, Agnès Buzyn au poste de ministre des Solidarités et de la Santé, Yann Bubien, directeur de cabinet adjoint, une Paris Healthcare Week 2017 riche en contributions... Alors que le nouveau gouvernement est dans les starting-blocks, les CHU appellent à la révision d'une campagne budgétaire "intenable". Retour sur les temps forts de ce mois de mai.

Emmanuel Macron, élu président de la République, Agnès Buzyn au poste de ministre des Solidarités et de la Santé, Yann Bubien, directeur de cabinet adjoint, une Paris Healthcare Week 2017 riche en contributions… Alors que le nouveau gouvernement est dans les starting-blocks, les CHU appellent à la révision d’une campagne budgétaire "intenable".

Retour sur les temps forts de ce mois de mai

7 mai : Emmanuel Macron élu président
Emmanuel Macron a été élu, ce 7 mai 2017, avec 65% des suffrages, devenant le 25e président de la République et, à 39 ans, le plus jeune de l’histoire de France. "Macron président, ce qui va changer pour les médecins, les hôpitaux et la Sécu": le Quotidien du Médecin dresse dès lors l’inventaire des changements En Marche. A commencer par la "révolution" annoncée de la prévention.
Entre autres mesures programmées, le chef de l’Etat a promis l’instauration d’un service sanitaire: 40 000 étudiants en santé consacreront 3 mois à des actions de prévention dans les écoles et les entreprises. Il envisage aussi la création de maisons sport-santé pour accompagner les personnes atteintes d’affections lourdes. "Il vaut mieux investir un euro aujourd’hui dans le préventif que cinq euros demain dans le curatif ", avait-il déclaré au quotidien médical. "Pour ce qui est de la médecine libérale, il veut rendre le tiers payant " généralisable, simple et efficace ", une façon de ne pas braquer la profession, sans renoncer à l’objectif politique", observe du reste son rédacteur en chef, Cyril Dupuis.
Selon lui, en termes d’assurance maladie, Emmanuel Macron devrait maintenir ses mesures phares:  prise en charge à 100% des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d’ici 2022, prise en charge à 100% des patients atteints d’HTA sévère et suppression de la cotisation maladie (et chômage). Avec pour  projet de financer l’Assurance maladie par la CSG.
Pour soigner l’hôpital, une large concertation annoncée
En ce qui concerne l’hôpital, le nouveau président engagera une "large concertation" dès le début du quinquennat avant de lancer une réforme "en profondeur" qui devrait concerner la gouvernance, l’organisation et la tarification. "Lors de ses interventions sur le sujet, il a promis de conférer davantage d’autonomie aux établissements (notamment pour recruter), de maintenir les effectifs soignants, d’accélérer le déploiement des GHT, de développer l’ambulatoire et de réduire la part de T2A. Il a également évoqué l’attractivité des carrières et des conditions de travail", rappelle Cyril Dupuis.
Côté finances, Emmanuel Macron promet d’investir 5 milliards d’euros dans la santé, en priorité pour moderniser l’hôpital, soutenir les innovations en médecine de ville et rattraper le retard français des systèmes d’information. Il prévoit aussi une stabilisation de l’objectif national des dépenses maladies (Ondam) à 2,3% de hausse annuelle jusqu’en 2022. "Ce qui est relativement souple au regard des années passées (autour de 2%)", estime le Quotidien du Médecin, mais ne suffit pas à rassurer les acteurs hospitaliers…
12 mai : cri d’alarme des CHU sur "une campagne budgétaire intenable"
"Les CHU félicitent Emmanuel Macron et alertent le nouveau président sur une campagne budgétaire intenable". C’est en ces termes, par voie d’un communiqué de presse, le 12 mai 2017, que la Conférence des directeurs généraux de CHU a fait marque de ses priorités au président Macron. A savoir: "une demande urgente de renégociation de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM)" et la possibilité de "s’entretenir très vite avec le nouveau ministre de la santé afin de trouver une solution à la crise annoncée provoquée par une campagne tarifaire qui met le monde hospitalier sous pression". Une information largement reprise dans la presse santé, notamment via l’Agence de Presse Médicale (APM), Hospimedia, le Quotidien du Médecin, Infirmiers.com, What’up Doc, Remède.org… 
16, 17 et 18 mai : au rendez-vous de la Paris Healthcare Week 2017
La Paris Healthcare Week 2017 a été aussi l’occasion pour les CHU de marquer leur priorités et l’importance de leur mission. Présents en force lors de ce grand rendez-vous annuel des hospitaliers, les 16, 17 et 18 mai, ils ont pris la parole travers une quarantaine d’interventions aux côtés de la FHF et auprès de quelque 30 000 participants. "La santé n’est pas le problème, elle est la solution ! Et une politique renouvelée, confiante et responsable doit être mise en œuvre sans tarder ", a déclaré lors de son discours inaugural, Frédéric Valletoux, le président de la FHF.
De son coté, Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU de Poitiers et président de la Conférence des directeurs généraux de CHU, a insisté sur la priorité de "replacer l’humain au centre de la gestion de notre système de santé ".
Forts de leur triple mission de soins, d’enseignement et de recherche, les CHU se sont notamment exprimés, sur la prise en charge des pathologies du grand âge, les enjeux de l’accessibilité universelle et l’usage en plein essor des nouvelles technologies, avec pour exemple remarquable le SimuSanté du CHU d’Amiens. Ils ont aussi posé les enjeux d’organisation territoriale que portent les GHT et, au-delà, ceux de l’immobilier hospitalier. Yann Bubien a évoqué, dans ce contexte, à travers la présentation de l’ouvrage Architecture pour la psychiatrie de demain les évolutions qui aujourd’hui redessinent le visage de l’hôpital. Le directeur général du CHU d’Angers et vice-président de la Conférence des directeurs généraux de CHU s’est pour le reste félicité de cette Paris Healthcare Week 2017: "Une manifestation réussie, riche en contributions de qualité ".
Plusieurs CHU primés
De fait un certain nombre de CHU ont vu couronné leurs initiatives. Le CHU d’Angers s’est ainsi vu décerné le Prix FHF-CASDEN "Attractivité et communication" pour sa campagne  "Adopte un PUPH" en 2015 et "Céline choisit son internat" en 2016. Le CHU de Limoges a remporté le Prix FHF-FMA (Fondation Médéric Alzheimer) pour la qualité de son unité de Médecine d’urgence de la personne âgée (MUPA), et celui de Saint-Etienne a été récompensé par le Coup de Cœur du Prix-FHF-MNH "Attractivité médicale" pour son projet COMPAGNO’AGE qui vise à rapprocher les générations de médecins hospitaliers. 
17 mai : Agnès Buzyn nommée ministre de la Santé
Mercredi 17 mai, le Pr Agnès Buzyn, hématologue reconnue à la tête de la Haute autorité de santé (HAS), a été nommée au poste de ministre des Solidarités et de la Santé. Une annonce en clin d’œil à la Paris Healthcare Week où la future ministre s’était exprimée la veille…
"La tradition aura donc été respectée. La ministre de la Santé a bien fait un discours lors de la Paris Healthcare Week. Simplement, à la manière d’Edgard Poe, la ministre était là devant nous et nous le savions pas (encore)… Agnès Buzyn intervenait encore comme présidente de la HAS ", ironise Gilles Noussenbaum dans Décision Santé . "Pourquoi alors avoir choisi Agnès Buzyn?", interroge t-il. "Le cahier des charges exigeait le recours à une experte du système de santé. Et là, toutes les cases sont cochées pour devenir ministre." 
Un accueil favorable des professionnels de santé
"La nomination d’Agnès Buzyn a été largement saluée dans le monde de la santé", confirme Paul Benkimoun dans Le Monde, évoquant, entre autres, la satisfaction de la FHF et celle du Conseil national de l’ordre des médecins qui espère qu’elle permettra "de renouer le nécessaire dialogue entre les professionnels de santé et le gouvernement".
Sur Infirmers.com, la communauté infirmière se félicite plutôt dans son ensemble de son arrivée au ministère de des Solidarités et de la Santé. L’Ordre national des infirmiers a salué via twitter la nomination de la ministre: "Félicitations à Agnès Buzyn, nouvelle ministre des solidarités et de la santé. Sa connaissance des professionnels de santé est un atout!"
Pour Thierry Amouroux, le secrétaire général du Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC): "Du fait de ses qualités humaines, elle devrait renouer des liens de confiance avec les professionnels de santé victimes de la précédente mandature".
Sur Infirmiers.com, l’expert en santé publique Antoine Vial, exprime lui la nécessité pour la nouvelle ministre de "revisiter de fond en comble" notre système de santé, "afin de le réorganiser autour des besoins de la population, des attentes des professionnels et des technologies".
Le parcours d’une "femme discrète et passionnée"
Le  Quotidien du Médecin redessine de son côté le joli parcours de "cette femme discrète et passionnée". Avec un père chirurgien orthopédiste, un oncle chirurgien, et un autre anesthésiste-réanimateur, la médecine était une affaire de famille. Dès l’âge de 14 ans, son père l’emmenait au bloc où elle faisait parfois office d’aide opératoire.
La documentariste Sophie Nahum revient, elle, dans le Hufftington Post, sur sa rencontre avec le père de la nouvelle ministre, un rescapé de la Shoah qui a consacré sa vie à la médecine.
Agnès Buzyn a fait son internat à Necker, avant de prendre un poste de chef de clinique et de praticien hospitalier. En 2008, elle est nommée à la présidence de l’IRSN, puis à celle de l’INCa en 2011, où elle participe à l’élaboration et à la mise en œuvre du 3e Plan cancer. Elle obtiendra aussi de haute lutte quelques acquis, comme le droit à l’oubli. En mars 2016, elle est nommée à la tête de la HAS. "Si je dois avoir un seul objectif à la tête de la HAS, confiait-elle alors, c’est de contribuer à améliorer la santé des Français et la qualité des soins qu’on leur prodigue"
Au lendemain de sa nomination, Le Monde s’interrogeait sur un possible conflit d’intérêt entre la fonction de la nouvelle ministre et celle de son époux Yves Lévy, président de l’Inserm. Avant d’annoncer au terme de l’enquête menée auprès des intéressés: "Agnès Buzyn ne traitera pas les questions en lien avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, un organisme public dirigé par Yves Lévy, son mari".
24 mai : Yann Bubien nommé directeur au cabinet d’Agnès Buzyn
Le vice-président de la conférence des directeurs généraux de CHU, et directeur du CHU d’Angers, va rejoindre le cabinet de la ministre des Solidarités et de la Santé à titre de directeur de cabinet adjoint. "Un poste qu’il connaît bien puisqu’il a occupé ces mêmes fonctions de 2007 à 2010 au côté de Roselyne Bachelot", rappelle Ouest-France.
Betty Mamane
Sources :
Le Quotidien du Médecin (7/05/2017) 
Réseau-CHU 
Décision Santé
Le Monde (17/05/2017)
Infirmiers.com
Le Quotidien du Médecin (17/05/2017)
Le Huffington Post
Le Monde (18/05/2017)

 

                                                      Relay H, un réseau très hospitalier

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Violences : fin de l’omerta à l’hôpital

La semaine dernière, la Conférence des Doyens de facultés de médecine a publié un communiqué de presse co-signé avec l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP), annonçant un engagement commun dans la lutte contre les violences au travail. Une déclaration qui fait suite aux récentes accusations de violences morales et sexuelles de Karine Lacombe à l’encontre du médecin urgentiste Patrick Pelloux.

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.