1ère mondiale chez l’adulte : reconstruction d’un œsophage par endoscopie chirurgicale

L’équipe de l’hôpital Nord de l'AP-HM, conduite par le Pr Marc Barthet, dans le service de gastro-enterologie dirigé par le Pr Jean-Charles Grimaud, a procédé à la reconstruction d’un œsophage par chirurgie endoscopique transluminale en évitant l'ouverture extensive du thorax et de l’abdomen. C’est la première intervention de ce type chez un adulte et un nouvel exploit qui confirme l'avancée française dans le domaine de la chirurgie endoscopique transluminale par les voies naturelles connue aussi sous l’appellation « N.O.T.E.S ».

L’équipe de l’hôpital Nord de l’AP-HM, conduite par le Pr Marc Barthet, dans le service de gastro-enterologie dirigé par le Pr Jean-Charles Grimaud, a procédé à la reconstruction d’un œsophage par chirurgie endoscopique transluminale en évitant l’ouverture extensive du thorax et de l’abdomen. C’est la première intervention de ce type chez un adulte et un nouvel exploit qui confirme l’avancée française dans le domaine de la chirurgie endoscopique transluminale par les voies naturelles connue aussi sous l’appellation « N.O.T.E.S ». Essentiellement expérimentale, cette procédure a déjà été appliquée mais pas au niveau œsophagien.
Marseille s’enorgueillit d’avoir pu réaliser deux interventions exceptionnelles en un mois, avec la collaboration de l’équipe de chirurgie digestive du Pr Christian Brunet et ses chirurgiens les Dr Olivier Emungania et Carine Visee, ainsi que pour le deuxième cas, l’équipe de chirurgie ORL du Pr Jean-Pierre Lavieille, avec le Dr Arnaud Deveze.

Pour la 1er mondiale, l’intervention concernait une patiente strasbourgeoise atteinte d’obésité et victime d’une perte de substance de l’œsophage dans les suites d’une chirurgie bariatrique. L’opération a duré deux heures trente sans complications ; la patiente a été en mesure de se réalimenter 4 jours après alors qu’elle ne pouvait plus s’alimenter oralement depuis cinq mois. Elle a quitté le service huit jours après son intervention.

La deuxième intervention a été plus lourde encore, nécessitant la reconstruction de toute la hauteur de l’œsophage, et avec un double abord endoscopique digestif et ORL par le Dr Arnaud Deveze, l’intervention ayant duré là aussi deux heures trente.

En général ces pathologies relèvent d’une opération traditionnelle au cours de laquelle le chirurgien prélève un morceau de colon qu’il greffe sur l’œsophage. Alternative moins invasive, la technique endoscopique est cependant très complexe à réaliser au niveau du thorax en raison du risque infectieux majeur, de la diffusion d’air dans le médiastin et la plèvre ainsi que de la proximité des structures cardiaques et de gros vaisseaux. Cette approche thérapeutique nécessite un équipement sophistiqué et une maitrise parfaite de gestes, combinant deux approches endoscopiques, un endoscope étant passé par voie orale classique, l’autre à l’envers en remontant depuis l’estomac – d’où son appellation « technique du rendez-vous ».

Le Pr Marc Barthet, spécialisé dans l’endoscopie digestive et auteur de cette prouesse, a pu mettre au point cette technique grâce aux recherches qu’il conduit depuis plusieurs années au niveau de Centre d’Enseignement et de Recherche Chirurgical (CERC) intégré à la faculté de médecine de l’hôpital Nord. Il est un référent international dans le domaine de la chirurgie endoscopique transluminale (N.O.T.E.S).

Jean-Claude Gaudin, Président du Conseil de Surveillance de l’AP-HM, se réjouit du succès de cette équipe de médecins qui illustre l’excellence marseillaise dans une discipline fondamentale et qui met à l’honneur la cité phocéenne. Marseille peut s’enorgueillir de cette réussite qui démontre la qualité innovante de ses équipements, la compétence de son corps médical et le dynamisme de l’AP-HM.
 
En adoptant cette nouvelle technique, l’AP-HM, référence internationale en chirurgie endoscopique et digestive, démontre sa capacité à développer de nouveaux procédés opératoires, qui, conjugués à l’acquisition d’équipements innovants, améliorent la qualité de vie des patients, diminuent les traumatismes et limitent les complications postopératoires.
 

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