Cancer : le « patient sachant » en quête d’interactivité

Quelle est la relation du patient à sa maladie? Est-il sachant, connaisseur, expert, voire influenceur de la prescription? Y a-t-il un seul ou plusieurs profils de patients sachants et quels comportements adoptent-ils vis-à-vis de leur médecin?... Harris Interactive publie les résultats de son enquête.

Quelle est la relation du patient à sa maladie? Est-il sachant, connaisseur, expert, voire influenceur de la prescription? Y a-t-il un seul ou plusieurs profils de patients sachants et quels comportements adoptent-ils vis-à-vis de leur médecin?… Harris Interactive publie les résultats de son enquête.
Parmi les principaux résultats de l’enquête menée par Harris Interactive*, 9 patients sur 10 déclarent se renseigner sur leur maladie et les traitements. Des recherches via un contact humain (professionnel de santé, entourage, association), la presse puis internet, et focalisées sur deux dimensions : les conséquences de leur cancer (77% vs 51% chez les patients chroniques) et l’état actuel de la recherche concernant les futurs traitements (39% vs 25%).
Autre enseignement, 59% des patients souffrant de cancer reçoivent de la documentation remise par le praticien à l’issue du diagnostic et 8 patients sur 10 en prennent connaissance. Retenons également que 67% des personnes interrogées déclarent chercher des informations supplémentaires après le diagnostic du cancer, notamment pour comprendre de manière plus approfondie la maladie mais aussi pour rassurer leur entourage (51%).

Cinq catégories de patients chroniques 

L’étude a aussi permis d’identifier cinq catégories de patients souffrant d’un cancer:
– Une dominance de «Bons élèves» (39% vs 29% parmi l’ensemble des patients chroniques ) : avec une attitude plus passive et ne jurant que par les professionnels de Santé (médecins et pharmaciens), ils suivent scrupuleusement leurs conseils.
– Les «Apprentis Patients-Sachants» (30% vs 32%) : seniors souvent retraités, ils réalisent de multiples recherches sur des sujets variés avant tout pour eux-mêmes. Ils accordent une grande importance à la caution médicale concernant les informations trouvées.
– Les «Surbookés» (16% vs 15%) : plutôt middle age et CSP+, ils n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à leur maladie. Capables de challenger leur médecin pour trouver des solutions thérapeutiques très rapidement, leurs recherches sont très auto-centrées et pragmatiques : le savoir doit être au service d’une efficience.
– Les «Patients Sachants» (11% vs 14%): jeunes actifs ayant ressenti de manière plus positive l’annonce du diagnostic, ils sont en recherche d’informations en mode multicanal tout en accordant un fort niveau de confiance envers les professionnels de santé. Ils sont moteurs pour eux et pour les autres : acquérir et transmettre l’information dans une démarche très proactive.
– Les «Résignés» (5% vs 11%): plutôt jeunes et sans emploi, l’annonce de la maladie est un coup dur. Ils sont dans une forme de désillusion et de démotivation illustrées à travers deux besoins: du soutien psychologique et le regain de confiance envers les professionnels de santé.

* Grâce à l’outil agile Harris 24, 2.148 Français ont été interrogés dont 1.690 patients souffrant de maladies bénignes ponctuelles et 1.346 patients souffrant de pathologies chroniques dont 64 patients atteints ou ayant été atteints d’un cancer (cancer du sein, de la prostate, du poumon et cancer colorectal). L’étude a été réalisée par Harris Interactive du 12 au 16 septembre 2019 auprès du Grand public interrogé selon la méthode des quotas sur l’âge, le sexe, la CSP et les régions.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Simuler un attentat ou une tempête pour préparer aux situations d’urgence 

Après l’impressionnant déploiement du “Shelter”, hôpital mobile du CHU de Toulouse, ce fut au tour du projet “SENS” d’être présenté lors de la dernière édition de SantExpo. SENS, ou autrement dit un centre de simulation environnementale et neurosensorielle de 140 m2, ayant la capacité de recréer diverses situations extrêmes pour préparer au mieux les professionnels de l’urgence à des crises majeures. Un projet attendu sur le site de l’hôpital Purpan en 2024.

A Santexpo, des CHU de France en transition(s)

Pour la deuxième année consécutive, les 32 CHU ont affiché leur unité à l’occasion de Santexpo, salon qui a réuni du 23 au 25 mai l’écosystème de la santé. S’il est difficile d’évaluer les retombées réelles pour les établissements, ce rassemblement sur deux stands et une même bannière (CHU de France) aura eu le mérite de faire valoir un certain nombre de thèmes, dont les transitions numérique, écologique ou sociale au sein de l’hôpital. A défaut d’énumérer tout ce que nos caméras ont pu capter d’échanges sur ces trois jours, la rédaction vous propose de revivre dix temps forts.

Vincent Vuiblet : “L’IA va profondément modifier l’ensemble des fonctions hospitalières.” 

Connaissance des maladies, aide aux diagnostics, dépistage précoce, prise en charge des patients, prédiction de l’efficacité des traitements ou encore suivi des épidémies… dans la santé comme dans d’autres domaines, l’Intelligence artificielle est promise partout. Si les perspectives semblent vertigineuses, difficile de saisir ce que cette évolution technologique, que certains appréhendent comme une “révolution”, implique réellement. A l’occasion de SantExpo, nous avons interrogé Vincent Vuiblet, Professeur de médecine au CHU de Reims et directeur de l’Institut d’Intelligence Artificielle en Santé Champagne Ardenne depuis 2020, sur ce sujet particulièrement d’actualité. L’occasion pour lui de nous éclairer, de balayer aussi un certain nombre d’idées reçues et de fantasmes.

Le CHU de Bordeaux aux petits soins avec ses nouveaux internes

Le 15 mai dernier, deux cent six nouveaux internes ont été accueillis au Grand Théâtre, bâtiment phare de la capitale girondine et propriété du CHU de Bordeaux. Un événement en grandes pompes voulu par Yann Bubien, peu de temps après son arrivée en tant que Directeur général.

A saint-Étienne, cette nouvelle clinique soigne les champions comme les sportifs du dimanche

Ouverte depuis novembre dernier, la Clinique Universitaire du Sport et de l’Arthrose (CUSA) accueille dix-sept praticiens travaillant de concert pour soigner les problématiques qui entourent l’appareil locomoteur. Et si son plateau technique de pointe voit défiler les sportifs de haut niveau comme les amateurs, c’est une autre population, touchée par l’arthrose et autres douleurs articulaires, qui prend massivement rendez-vous. Reportage.