Cancer : un label pour la médecine de précision de Marseille

L’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille vient d’être labellisée centre d’essais cliniques de phase précoce en cancérologie (CLIP²) par l’Institut national du cancer* ; une reconnaissance de l’expertise marseillaise et de sa contribution au développement de la médecine de précision. Centre investigateur de premier plan, le CHU de Marseille assure aux patients l'accès aux molécules innovantes.

L’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille vient d’être labellisée centre d’essais cliniques de phase précoce en cancérologie (CLIP²) par l’Institut national du cancer* ; une reconnaissance de l’expertise marseillaise et de sa contribution au développement de la médecine de précision. Centre investigateur de premier plan, le CHU de Marseille assure aux patients l’accès aux molécules innovantes. De rayonnement international, il contribue à l’accélération du développement académique et industriel de nouveaux traitements en cancérologie.
Les principaux axes thérapeutiques développés dans le centre d’essais cliniques de phase précoce en cancérologie portent sur  la recherche de cibles activables, c’est-à-dire des anomalies biologiques présentes dans les cellules tumorales pouvant être bloquées par un médicament spécifique, dit bio-guidé. Les équipes étudient le contrôle de l’interaction entre les cellules tumorales et leur environnement (avec là aussi l’identification d’anomalies biologiques guidant les traitements), notamment avec  les anti-angiogéniques et l’explosion actuelle de l’immunothérapie.
Coordonné par le Pr Fabrice Barlesi  (partie adulte) et le Dr Nicolas André(partie pédiatrie), le centre d’essais précoce en cancérologie de Marseille (CEPCM) associe l’ensemble des acteurs de la cancérologie de l’AP-HM**. Il est l’un des 6 centres français proposant à la fois un centre adulte et un centre pédiatrique
Offrir un accès précoce aux thérapies innovantes
L’oncologie moderne impose d’une part, de développer des stratégies pour mettre en évidence les anomalies biologiques au sein des cellules tumorales avec une analyse, non plus de quelques gènes de la tumeur mais de l’ensemble des gènes de la tumeur (par des techniques biologiques de plus en plus sophistiquées et rapides). Et d’autre part, de disposer d’un panel de médicaments bloquant chacune de ses cibles potentielles.  Actuellement, seuls quelques médicaments sont commercialisés. La majorité est en cours de développement et accessible seulement au travers des essais cliniques, le plus souvent de phase précoce.

La plateforme de génétique moléculaire de l’AP-HM labélisée par l’INCa apporte, à chaque malade, gratuitement, quel que soit son lieu de prise en charge, le résultat de l’évaluation de biomarqueurs validés. Cette plateforme implémente actuellement les techniques « haut débit » qui permettront à terme une analyse et une description complète de nombreux voire de tous les gènes de la tumeur.
Les centres de référence de traitement du cancer, et notamment le réseau des Centres Labélisés par l’INCa de Phases Précoces (CLIP²), comme le Centre d’Essais Précoces en Cancérologie de Marseille, assurent un accès le plus large possible aux traitements anticancéreux commercialisés ou en cours de développement.
Un souci constant de la sécurité des malades
Un des atouts du centre d’essais précoces en cancérologie de Marseille (CLIP²) repose sur l’intégration de spécialistes experts dans de nombreux domaines, organisés, pour assurer une surveillance autour de l’Onco-Safety Network®. Ce réseau permet d’évaluer avec un haut niveau d’expertise, tous les évènements médicaux pouvant survenir chez les patients bénéficiant de ces nouveaux traitements anticancéreux.
Evaluer l’impact de la médecine de précision
Marseille participe activement à une première étude de très grande ampleur, biomarqueurs France, conduite par l’Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique (IFCT), et soutenue par l’INCa, sur plus de 17 000 malades atteints de cancer bronchique. Cette étude devrait apporter une première évaluation de l’impact de la médecine de précision sur le traitement du cancer.

* L’Institut national du cancer est une agence d’expertise sanitaire et scientifique en cancérologie.
** Département d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique, Hôpital de La Timone Enfants (Pr Michel, Dr André), Département de Dermatologie et Cancérologie Cutanée, Hôpital de La Timone (Pr Grob), Département d’Oncologie Digestive et Hépato-Gastro-Entérologie, Hôpital de La Timone (Prs Seitz et Dahan), Département d’Oncologie Médicale, Hôpital de La Timone (Pr Duffaud), Département d’Oncologie Multidisciplinaire et Innovations Thérapeutiques, Hôpital Nord (Pr Barlesi, Dr Greillier), Département de Neuro-Oncologie, Hôpital de La Timone (Pr Chinot), Unité d’Hématologie et Thérapie Cellulaire, Hôpital de La Conception (Pr Costello).

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

AVC : COURSE CONTRE LA MONTRE AU CHU DE MONTPELLIER

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.

Dossier : la maladie de Lyme

Dans ce dossier, nous abordons la piqure de tique et la transmission de la bactérie Borrelia, à l’origine de la très médiatisée maladie de Lyme. L’occasion, sur la base de travaux et d’études scientifiques, de démêler le vrai du faux à l’heure où les controverses et fausses informations pullulent sur internet.