Cancer : un rein retiré par le nombril en une seule incision à l’aide du robot, une 1ère en Europe

Pour la première fois en Europe, le 21 janvier 2013, le service d’urologie du CHU de Rennes a pratiqué l’ablation d’un rein (néphrectomie totale) sur une patiente souffrant d’un cancer localisé par la technologie dite « du mono trocart », associant la chirurgie à orifice unique et la chirurgie robotisée. Une technique ultra mini-invasive.

Pour la première fois en Europe, le 21 janvier 2013, le service d’urologie du CHU de Rennes a pratiqué l’ablation d’un rein (néphrectomie totale) sur une patiente souffrant d’un cancer localisé par la technologie dite « du mono trocart », associant la chirurgie à orifice unique et la chirurgie robotisée.  Une technique ultra mini-invasive.
Derrière sa console de commande à distance, dotée de lunettes par lesquelles le professeur Bensalah voit les images en 3D prises par la caméra. Il pilote les bras du robot chirurgical pour retirer le rein. Pour l’extraire, il a pratiqué une seule petite incision au niveau du nombril dans laquelle il fait glisser deux pinces et une caméra qu’il guide à partir du robot. Au bout de trois heures, le rein est retiré par le petit orifice de 2 cm qui a servi à introduire les pinces. La patiente apprécie les avantages de ce mode opératoire : douleur réduite et résultat esthétique optimal. Elle a pu retourner chez elle 3 jours après l’intervention et se porte bien aujourd’hui.
La néphrectomie (ablation du rein) laparoscopique (ou coelioscopie permet de visualiser et d’intervenir à l’intérieur de l’abdomen) est la technique de référence pour les tumeurs localisées du rein. Elle peut éventuellement se faire avec assistance robotique mais attention, le robot « n’opère pas », il facilite le geste du chirurgien : un bras pour la main gauche, un deuxième pour la main droite et le troisième servant de caméra. Au service d’urologie du CHU de Rennes, le professeur Bensalah est allé plus loin en exécutant cette intervention par une seule incision au lieu de trois ou cinq incisions.
Dans ce service, 85% des interventions sur le rein sont faites par laparoscopie et environ 60% avec le robot ; mais la maîtrise, unique en Europe, de cette nouvelle technique, appelée « single access » (une seule voie) pour l’ablation d’un rein en chirurgie robotisée ouvre de nouvelles perspectives aux patients : moins de pertes sanguines, des durées d’hospitalisation plus courtes et des séquelles fonctionnelles moins importantes.
La chirurgie robotisée par une voie ombilicale unique : de l’intérêt d’une technique ultra mini invasive
Le développement de la coelioscopie (ou laparoscopie) a permis d’aborder les cavités abdominales par des accès appelés trocarts au travers desquels sont insérés caméra et outils chirurgicaux. La coelioscopie a marqué une révolution notamment pour la chirurgie urologique. L’intervention chirurgicale n’était plus systématiquement synonyme de «laparotomie» l’incision large de l’abdomen, avec ses conséquences et ses risques post‐opératoires, souvent lourds pour les patients. Avec l’arrivée de système mono-trocart, c’est-à-dire un seul accès au patient dans lequel le chirurgien glisse les différents instruments, l’opération se fait encore moins agressive.

Un autre pas a été franchi avec la chirurgie robotique qui a rend le geste chirurgical plus efficace et plus précis qu’avec les techniques de coelioscopie conventionnelle. En intervenant par une unique voie ombilicale avec l’aide du robot, le service d’urologie de Rennes concilie les atouts de la chirurgie robotisée permettant des interventions aux gestes complexes avec un abord unique réduisant encore la douleur post‐opératoire et la durée d’hospitalisation des patients.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

AVC : COURSE CONTRE LA MONTRE AU CHU DE MONTPELLIER

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.

Dossier : la maladie de Lyme

Dans ce dossier, nous abordons la piqure de tique et la transmission de la bactérie Borrelia, à l’origine de la très médiatisée maladie de Lyme. L’occasion, sur la base de travaux et d’études scientifiques, de démêler le vrai du faux à l’heure où les controverses et fausses informations pullulent sur internet.