Médicaments : impliquer les patients dans l’évaluation scientifique

Consommateur final, le patient joue un rôle clé dans l'usage des médicaments. Désormais reconnu leader d'opinion, il sera de plus en plus souvent associé au processus de prise de décision. En matière de co-construction du traitement, de l'offre de soins, l’attente sociale est immense. Ce thème d'actualité figure au programme de la 2ème conférence européenne sur la recherche clinique qui se tiendra à Paris, les 2 au 4 février 2015, EUROCROF, organisée par l'association européenne des contract research organisation (CRO)

Consommateur final, le patient joue un rôle clé dans l’usage des médicaments. Désormais reconnu leader d’opinion, il sera de plus en plus souvent associé au processus de prise de décision. En matière de co-construction du traitement, de l’offre de soins, l’attente sociale est immense. Ce thème d’actualité figure au programme de la 2ème conférence européenne sur la recherche clinique qui se tiendra à Paris, les 2 au 4 février 2015, EUROCROF, organisée par l’association européenne des contract research organisation (CRO)

Le colloque européen consacre sa session 5 aux approches "patients centrées"
Quels sont les atouts et les limites de l’ouverture des essais cliniques aux analyses des patients ? Comment le "post marketing" va-t-il prendre en compte leurs points de vue dans le cadre d’une médecine fondée sur des preuves ? La logique "patient-centrée" est-elle inévitable ? Qu’en pensent les autorités ? Ces questions seront abordées le 4 février par des professionnels du marketing et un représentant de la HAS
Pour en savoir plus http://www.eucrof-conference.eu/topics-programme/#c108

En veille sur ce sujet, Réseau CHU rend compte de l’initiative de  l’Agence Européenne des médicaments qui organise la participation des patients à l’évaluation des médicaments au sein de son Comité : un pas de plus vers la transparence.

Implication des patients dans l’évaluation : l’action pilote de l’Agence Européenne des médicaments
En septembre 2014, l’institution a décidé d’associer les patients à l’évaluation des bénéfices – risques des médicaments au sein de son Comité des médicaments. "Ecouter les patients enrichit l’évaluation scientifique des médicaments et apporte de nouveaux modes de penser les bénéfices-risque du point de vue du malade. « Comme les patients vivent leur maladie au jour le jour, ils connaissent l’efficacité des médicaments et leur impact sur leur qualité de vie, services qu’ils confrontent aux risques et leur points de vue peut différer des autres parties prenantes " reconnait Guido Rasi Directeur exécutif d’EMA qui voit dans  association une contribution à un usage sûr  et rationnel des médicaments.
Dans un premier temps, la démarche se limite aux médicaments ayant besoin d’une autorisation européenne
Les patients sont invités à donner leur avis sur les médicaments pour lesquels le besoin médical n’est pas satisfait ou quand le comité est encore indécis. Les patients seront aussi sollicités quand le Comité doit se prononcer sur le maintien, la suspension ou la révocation d’une autorisation marketing, pour une restriction d’indication ou pour une autorisation. 1ère molécule à l’étude : l’afamelanotide. Ce médicament est prescrit aux personnes souffrant une maladie sanguine génétique rare, la protoporphyrie eythropiétique, responsable d’une intolérance totale à la lumière et qui touche 5000 à 10 000 patients dans le monde. Actuellement, il n’existe aucun traitement autorisé.

Deux patients atteints de cette maladie ont participé au comité de Septembre. Ils ont pu partager leurs expériences de vie et répondre aux questions des experts. Leur contribution fait partie de l’évaluation de la molécule.
L’EMA envisage d’aller plus loin en impliquant systématiquement les patients aux interventions orales au Comité.

L’expérimentation durera au moins un an pour permettre un évaluation complète de l’intégration des patients aux explications orales du Comité. Un rapport sera présenté à l’issue comprenant des réflexions sur les aspects organisationnels, sur les retours de la part des membres du comité et des patients impliqués, un bilan des enseignements, les points à améliorer et des propositions pour déploiement complet du projet

Ces mesures ajoutées au rôle croissant des associations de patients, des médias publics et sociaux, aidera les médecins et les malades à prendre des décisions plus éclairées sur le meilleur traitement.

D’après un communiqué de l’agence européenne des médicaments
Marie-Georges Fayn

Pour plus d’information sur le projet
http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Other/2014/09/WC500173509.pd

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.