Plaidoyer pour un cyclotron en Martinique

Au cours de sa visite aux Caraïbes début mai, le Président de la République a annoncé le soutien de l’État aux deux projets d'implantation de cyclotron, l’un en Martinique, l’autre en Guadeloupe. Ces déclarations ont troublé le Comité de soutien du projet « Cypag : un cyclotron pour les Antilles et la Guyane » qui a fait part de sa profonde perplexité et de son inquiétude dans un courrier en date du 21 mai 2015 adressé au Chef de l’Etat et aux différents ministères.

Au cours de sa visite aux Caraïbes début mai, le Président de la République a annoncé le soutien de l’État aux deux projets d’implantation de cyclotron, l’un en Martinique, l’autre en Guadeloupe. Ces déclarations ont troublé le Comité de soutien du projet « Cypag : un cyclotron pour les Antilles et la Guyane » qui a fait part de sa profonde perplexité et de son inquiétude dans un courrier en date du 21 mai 2015 adressé au Chef de l’Etat et aux différents ministères.
Plusieurs arguments sont avancés justifiant l’intérêt d’installer un seul cyclotron en Martinique pour l’ensemble de la région des Antilles Guyane.
Réunissant élus, médecins du CHU, hospitaliers, professionnels de santé, représentants des usagers, le comité craint que le financement du cyclotron Martinique ne soit conditionné au retour à l’équilibre du CHU de Martinique et que ce projet soit très retardé, comme cela a été évoqué dans la presse. Or souligne l’instance « Les rapports des experts mandatés par le ministère de la Santé (…) sont unanimes pour préconiser un unique cyclotron, en Martinique ».
Le comité rappelle qu’il s’agit d’un projet historique et universitaire porté depuis quatre ans par le Pr Hervé Azaloux qui a permis la création d’un poste hospitalo-universitaire de médecine nucléaire à la Martinique.
Selon les responsables, le choix de la Martinique se justifie également par la réalité médico-économique et géographique la Martinique étant au centre géographique des Antilles Guyane. « En effet,précisent-ils  le cyclotron Guadeloupe ne pourra pas fournir correctement en isotope le TEP scanner de la Guyane (temps d’acheminement trop long, liaison aérienne indirecte).
Si les 3 régions Françaises d’Amérique étaient toutes dotées d’un Cyclotron, les conséquences économiques seraient lourdes
12 millions d’euros (voir 18, s’il en faut un aussi en Guyane) d’investissement au lieu de 6, et surtout un déficit structurel d’exploitation définitif et inéluctable car les équipements seront « dramatiquement déficitaires ». Ces déficits seraient supportés par les CHU, tous sont inscrits dans des plans de retour à l’équilibre prévoyant justement la suppression de doublons s’alarme le comité.
En conclusion, le comité se déclare prêt « à participer à la recherche commune de solutions techniques de compromis (il en demeure) avec cependant, une source unique de production d’isotope en Martinique, seule chose raisonnable ».

Membres du Comité de soutien du projet Cypag : un cyclotron pour les Antilles et la Guyane
Pr François Roques, Président de la CME du CHU de Martinique
Dr Lucien Lin, Vice-Président de la CME du CHU de Martinique
Dr Abdelkrim Benchikh-El-Fegoun, Vice-Président du Syndicat martiniquais des hospitaliers
Dr Guy Sobesky, Président de la Fédération Hospitalière
de Martinique
Dr Eliane Richardson, Présidente de l’Union Régionale des Professionnels
de Santé Médecins Libéraux de la Martinique
Mme Denise Marie, représentante des usagers au CHU de Martinique
Yvon Pacquit, Président du Conseil de surveillance du CHU de Martinique
Dr Raymond Helenon, Président du Conseil de l’Ordre des Médecins de Martinique

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