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Qu’offrirons-nous à nos patients dans 5 ans ? s’interroge le CHU de Poitiers

Réponse dans son projet d'établissement, un programme qui fixe son cap jusqu’en 2023. Pour élaborer ce document de référence, le CHU de Poitiers est parti des projections démographiques, épidémiologiques, sociologiques de son territoire. Il a intégré les avancées technologiques et médicales, écouté les aspirations des citoyens et associé ses équipes à la réflexion.

Réponse dans son projet d’établissement, un programme qui fixe son cap jusqu’en 2023. Pour élaborer ce document de référence, le CHU de Poitiers est parti des projections démographiques, épidémiologiques, sociologiques de son territoire. Il a intégré les avancées technologiques et médicales, écouté les aspirations des citoyens et associé ses équipes à la réflexion.
Une région qui vieillit, une faible urbanisation, une augmentation des maladies chroniques. 
14% des Néo-aquitains auront plus de 75 ans en 2017 contre 11% aujourd’hui. En 2050, la Nouvelle Aquitaine comptera près d’un million de seniors de plus. Au défi du vieillissement s’ajoute la responsabilité territoriale du CHU qui doit combattre les inégalités d’accès aux soins dans un territoire de faible densité et organiser une offre de soins adaptée aux patients chroniques. L’établissement doit aussi tenir compte de l’évolution du rôle et de la place du patient dans le système de santé, à la fois acteur de sa prise en charge et partenaire de l’hôpital.

Les grands axes du projet d’établissement 

Un patient partenaire
Le patient sera incité à délivrer un label en fonction d’une série de critères parmi lesquels   la prise de rendez-vous sur internet, la coordination des consultations et examens, l’attente, la qualité de l’information, le délai de remise du compte rendu, les relations avec le médecin lors de l’hospitalisation. La vie des malades chroniques sera simplifiée grâce à la présence d’une infirmière pivot qui organisera leurs parcours hospitaliers. Pour les vaccinations un centre départemental de recours verra le jour.Les patients souffrant de diabète auront la possibilité d’être suivis à distance par une infirmière et un médecin, ce qui signifie pour eux moins de déplacements et une plus grande réactivité en cas de symptômes inquiétants.Poitiers envisage aussi de doubler le nombre de patients bénéficiant d’une action d’éducation thérapeutique soit 2 000 patients à terme. Par ailleurs, tout patient pourra demander des conseils de prévention et solliciter une équipe spécialisée ou se rendre à la maison de santé publique du CHU appelée « La vie La santé »
Autres projets : l’extension du centre de dialyse, la création d’une unité kangourous pour que la mère puisse rester quelques jours si son nouveau-né requiert des soins supplémentaires.

Soins de recours et activités nouvelles
Poitiers va développer une unité de chirurgie reconstructrice faciale, créer un centre de recours pour les malades souffrant de la sclérodermie systémique, une maladie auto-immune et ouvrir un centre de dépistage de la scoliose pour l’enfant et le jeune adulte équipé de l’imagerie EOS.
Les patientes disposeront également d’un centre des pathologies du sein qui leur garantira un premier diagnostic 48 heures après le prélèvement.Les hommes pourront s’adresser un centre de la prostate dédié avec, là aussi l’ambition de réduire les délais pour limiter le stress de l’attente des résultats de la biopsie.Par ailleurs, Poitiers veut être le premier centre de Nouvelle Aquitaine à développer une chirurgie de la transsexualité et à proposer une réponse adaptée à la demande de réassignation sexuelle.
L’avenir, c’est aussi le développement de l’autogreffe pour les maladies auto-immunes ou de la simulation médullaire implantée. Dans ce futur proche, les nouvelles technologies ont toute leur place. Ainsi l’intelligence artificielle va aider à gérer les urgences et à décider de la réponse médicale la plus pertinente, une aide précieuse pour le centre 15 qui reçoit 400 appels par jour. Poitiers qui s’est déjà doté d’un robot chirurgical va en acquérir un second pour de nouvelles indications en chirurgie du pancréas, du foie et de l’œsophage.
Les grands chantiers
Pour répondre à l’augmentation d’activité, le CHU va restructurer son service d’urgences qui comptabilise 70 000 passages par an. L’accueil des urgences adultes et enfants sera mutualisé, les patients âgées et vulnérables seront identifiés. Un parcours spécifique est aussi prévu pour les enfants présentant des pathologies bénignes ou pour les actes simples.Le pôle régional de cancérologie sera agrandi et le CHU investira 1millon d’euros dans une nouvelle gamma caméra CZT à grand champ. L’établissement prévoit aussi de proposer les traitements par CAR T-celles en hématologie. Enfin 40 lits de soins de suite et de réadaptation seront proposés.

Equité territoriale dans l’accès aux soins
Montmorillon, fusionné avec le CHU de Poitiers, va être doté d’un nouveau centre médico-chirurgical de proximité en 2020 pour un montant de 20 millions d’euros ; un investissement réalisé dans un souci d’équité territoriale et de partage des compétences au plus près des besoins.Pour soutenir une meilleure distribution de l’offre de soins dans le département de la Vienne, Poitiers proposera aussi des consultations avancées, des téléconsultations avec les EHPAD et les maisons de santé, une plateforme de télémédecine et une organisation de la télé- imagerie… Enfin la fusion avec le groupe hospitalier Nord-Vienne (Châtellerault-Loudun) est prévue à horizon 2022.

La recherche affirmée

2ème établissement hospitalier et universitaire de la région, le CHU de Poitiers a tracé les priorités stratégiques de sa recherche dans un livre blanc . Il en reprend les grandes lignes dans son projet d’établissement : les 3 équipes INSERM et l’équipe CNRS seront confortées. Poitiers soutiendra également deux jeunes équipes en vue de leur labellisation INSERM ainsi que des chercheurs ayant déposé 3 brevets et qui sont encouragés à fonder une start up.Parallèlement, un appel à projets jeunes chercheurs sera lancé, un comité de publication assistera les jeunes thésards. Dans la mesure du possible, les centres hospitaliers seront associés aux protocoles de recherche et une maison de recherche soutiendra les équipes dans leurs travaux.
La recherche infirmière sera encouragée avec la formation et le déploiement d’infirmiers en pratiques avancées dans plusieurs disciplines.Des contrats conclus entre le directeur général, le président de la commission médicale d’établissement et le doyen de la faculté de médecine et pharmacie sont en préparation pour associer étroitement les pôles à l’effort hospitalo-universitaire.
Enfin un centre interprofessionnel de formation en santé sera reconstruit à côté de la faculté de médecine et pharmacie et un centre de simulation ouvrira ses portes.

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